Danton (Andrezj Wajda)

 



Pour les gens comme moi qui n’ont qu’une connaissance superficielle et bien scolaire de l’histoire de France, le film « Danton » d’Andrezj Wajda sorti en 1983 peut de prime abord présenter un certain intérêt.

Peu en effet de fantaisie vis à vis des faits historiques dans le récit qui colle très prêt de la réalité telle que décrite dans les manuels d’école.

L’histoire prend place en 1794 alors que la Terreur instaurée par le Comité de Salut Public dirigé par le redoutable Robespierre (Wojciech Pszoniak) abat sa chape de plombs sur le peuple de Paris et ou les luttes intestines pour le pouvoir redoublent de violence au sein de la Convention.

Danton, retiré prudemment à l’écart après la fusillade du 17 juillet 1791 au Champs de Mars, revient à Paris et distille via le journaliste Camille Desmoulins (Patrice Chéreau) de terribles critiques contre le pouvoir autoritaire du Comité.

La plume acérée de Desmoulins fait en effet des ravages dans le journal le Vieux Cordelier.

Malgré de violentes fièvres, Robespierre prend la décision de faire saisir le journal et de faire arrêter ses imprimeurs.

Pourtant contre ses amis du Comité qui réclament l’arrestation et l’exécution de Danton et Desmoulins, il hésite et temporise effrayé par l’immense popularité de l’un et séduit par les qualités littéraires de l’autre.

De son coté, le truculent Danton hésite également et lassé de la violence se refuse à suivre l’avis de ses partisans qui lui intiment de prendre les armes pour faire un coup d’état.

Une rencontre a finalement lieu entre Robespierre et Danton.

Celle ci constitue le point culminant du film avec un saisissant contraste entre un Danton sanguin, prolixe et agité et un Robespierre froid, rigide et mal à l’aise.

Les deux hommes se séparent incapables de trouver un compromis.

Après une ultime tentative pour rallier Desmoulins à sa cause, Robespierre devant la menace que représente les attaques de Danton contre ses intérêts prend la décision de les faire arrêter sous le couvert de fausses rumeurs de trahison.

La suite n’est qu’un long procès devant la redoutable machine à tuer du Tribunal Révolutionnaire ou malgré toute son incroyable verve de tribun, Danton ne peut parvenir à mobiliser le peuple et est condamné à la guillotine.

Le film n’épargne rien des derniers instants de l’homme d’état français jusqu’à l’échafaud.

En conclusion, par son approche d’un classicisme extrême et son manque de moyens,  « Danton » donne globalement l’impression d’assister à un téléfilm du service public.

Cinématographiquement l’intérêt du film est donc faible.

Bien entendu, le choix de Gérard Depardieu pour incarner le tribun au physique imposant et à la voix de stentor est particulièrement judicieux et l’acteur français livre une performance éblouissante qui écrase tout les autres protagonistes y compris un Pszoniak par contraste plus inexpressif et effacé que jamais.

On peut apprécier le coté éducatif de l’œuvre qui met en image un des personnages les plus important de l’histoire de France dans une période toutefois agitée et complexe qu’il est difficile d’appréhender sans de solides connaissances préalables.

A réserver donc pour moi à un cadre très scolaire...

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