Pendez-les haut et court (Ted Post)
Western eastwoodien toujours avec « Pendez les haut et court » de Ted Post sorti en 1968 alors que le genre popularisé par Sergio Léone était au pic de sa popularité et que le grand Clint en était le fer de lance principal.
Le film commence très fort avec l’arrestation par une bande armée du cow-boy Jed Cooper (Clint Eastwood) alors qu’il menait simplement ses bêtes dans les vastes pâturages de l’Oklahoma.
Soupçonné d’être l’assassin d’un propriétaire de bétail à qui il aurait volé ses bêtes, Cooper est jugé sommairement et pendu à un arbre par ses bourreaux.
Il en réchappe miraculeusement et est délivré par un marshal qui le conduit à la ville la plus proche pour être entendu par le juge Fenton (Pat Hingle).
Fenton révèle à Cooper qu’on a arrêté et pendu le véritable assassin et qu’il est donc de fait parfaitement innocent.
Habité par un terrible sentiment de vengeance, Cooper fait jouer son passé de policier pour que Fenton l’engage comme marshal fédéral afin de retrouver ses bourreaux pour les remettre à la justice.
Devenu un représentant de la loi, Cooper retrouve l’un de ses agresseurs un borgne dans un bar.
Devant son attitude agressive il n’a pas d’autre choix que de le tuer non sans lui avoir rappelé qui il était.
Le plus vieux de ses bourreaux, pris de remords, se rend spontanément et révèle à Cooper que ses ennemis se cachent à Red Creek.
Cooper en arrête ensuite un second, un forgeron réputé de la ville et très ami avec le shérif Calhoun (Charles Mc Grow).
Au cours de son voyage vers Red Creek, Cooper se retrouve l’inverse de sa situation initiale et se voit contraint d’arrêter trois voleurs de bétail et assassins présumés.
Après une traversée mouvementée, il les remet à la justice qui inflexible décide de les pendre sans appel.
Outré par ce châtiment qu’il juge trop sévère pour deux jeunes frères qui ne l’ont pas attaqué alors qu’il était en difficulté, Cooper s’oppose au jugement mais ne peut que constater impuissant les exécutions.
D’une puissance dramatique inouïe, la scène de pendaison est rendue particulièrement pénible par le réalisateur pour en montrer toute l’horreur et choquer les esprits.
Auprès de Fenton, Cooper fait la connaissance de Rachel Warren (Inger Stevens) jeune femme blonde traumatisée par une agression et qui cherche vainement dans les prisons trace des meurtriers de son mari.
Mais la bande des assassins décide de réagir et après avoir échoué à le soudoyer, tente de l’assassiner par balles.
Grièvement blessé, Cooper survit et se rapproche de la belle Rachel avec qui il partage un traumatisme commun.
La fin du film consiste en l’assaut d’une maison ou se sont retranchés les trois plus irréductibles des ennemis de Cooper.
En conclusion, « Pendez les haut et court » est un film étonnant, très courageux et très engagé politiquement contre la peine de mort et une justice expéditive rendue par des personnages brutaux et peu recommandables sur le plan moral.
Impressionnant de charisme et de beauté, Eastwood qui a souvent été accusé d’être un réactionnaire après la série des « Inspecteur Harry » campe ici un personnage complexe tiraillé entre son désir de vengeance bestiale et une volonté de donner sa chance à une justice véritablement équitable en droit qui n'a pas besoin d'avoir recours à la peine capitale.
Outre le fond politique particulièrement intéressant, on retrouve dans « Pendez les haut et court » tous les ingrédients d’un excellent western, des paysages grandioses avec des musiques enivrantes mais aussi des scènes d’une intensité inouïe, celles de pendaison se révélant inoubliables.
Pour l’ensemble de ses raisons, « Pendez les haut et court » assez curieusement méconnu du grand public par rapport aux grandes chef d’œuvres du genre mérite assurément une réhabilitation
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