Iced earth (Iced earth)

 



Véritable légende de la deuxième division du heavy metal, Iced earth voit le jour au début des années 90 sous l’impulsion de son leader le guitariste Jon Schaffer.

Comme pour son aîné Armored Saint, Iced earth a pour principal handicap d’être un groupe américain pratiquant un style de musique surtout populaire en Europe.

Si on ajoute l’époque, le début des années 90 avec l’éclosion du Grunge aux Etats-Unis on comprend toute les difficultés qu’à rencontrées ce groupe au style classique à contre courant des modes de son époque pour s’imposer commercialement.

Mais ceci n’est pas pour arrêter le persévérant Schaffer qui réunit le chanteur Gene Adams, le guitariste Randy Schawver ,le bassiste Dave Abell et le batteur Mike Mc Gill pour sortir un premier album en 1991 intitulé sobrement « Iced earth ».

Avec sa pochette assez cheap et agressive, le produit sent bon l’underground.

Cette impression première se confirme à l’écoute du premier titre « Iced earth », avec un son très sec, une production peu étoffée et un chanteur au style assez stéréotypé singeant maladroitement Rob Halford dans des irritantes montées dans les aigus.

Néanmoins malgré ses défauts encombrants, le morceau frappe par sa rythmique nerveuse savant compris entre thrash et heavy metal (on parle quelque fois de speed metal) et par sa structure complexe mettant en avant un jeu de guitare assez varié.

Ce début prometteur est confirmé sur le long « Written on the walls » qui injecte au beau milieu de passages supersoniques d’intéressantes variations mélodiques rendant presque supportable le chant d’Adams.

La violence est également à l’honneur sur le plus rentre dedans « Colors » dont le style musical et le thème de l’agression urbaine rappellent le « Killers » d’Iron Maiden.

Digne représentant de la musique du groupe, « Curse the sky » développe un contraste de grosses rythmiques thrash entrecoupées de courts passages mélodiques.

La formule est encore améliorée sur « Life and death » qui après une superbe introduction mélodique envoie de folles cavalcades de guitares sur plus de six minutes.

Deux instrumentaux le court « Solitude » puis le long « The Funeral » superbe pièce épique et nerveuse, lancent le final « When the night falls » qui étale sa fougue sur prêt de neuf minutes parfois bien longues.

En conclusion, « Iced earth » doit être vu comme le premier essai imparfait mais prometteur d’un groupe en pleine éclosion.

Iced earth développe ici un style hybride très influencé par le thrash américain des premiers Metallica sans en égaler le punch et par le heavy metal mélodique d’Iron Maiden sans en restituer toute la dimension épique.

De manière générale, malgré leur vivacité, les morceaux sont trop prévisibles et beaucoup trop longs ce qui nuit à leur impact mais le problème principal du disque est son chanteur Gene Adams faible sur les passages lents et moyen sur les passages rapides.

Conscient de cette limitation, Schaffer le remerciera quelques mois après.

« Iced earth » n’est donc pas suffisamment abouti pour convaincre mais assez pour attirer l’attention.

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