Pensées philosophiques (Denis Diderot)

 




Retour à la philosophie avec l’un des plus grands penseurs de l’époque des Lumières, Denis Diderot, auteur entre autre de ces « Pensées philosophiques ».

Écrit en 1746, les « Pensées philosophiques » de Diderot est un court recueil d’ aphorismes critiquant la religion en général mais surtout chrétienne tout en favorisant les idées personnelles de l’auteur.

Prenant ainsi le contre pied des philosophes de l’antiquité et des dogmes religieux, Diderot commence par réhabiliter les passions comme sources motrices permettant d’accomplir de grandes œuvres politiques ou artistiques, puis critique les superstitions engendrées par les religions.

Croyant à une des manifestations purement matérialistes de la divinité, il conteste le christianisme et lui oppose divers courant comme le déisme, l’athéisme et le scepticisme pour qui semble aller sa préférence.

Pour Diderot, Dieu n’existe pas et n’a pas fait le monde, celui ci s’est formé par une combinaison  heureuse de hasards ayant menés au terme d’un temps quasi infini à l’état que nous connaissons aujourd’hui.

Le philosophe critique l’intolérance des religions proclamant impie tout ce qui s’écarte de leur dogme.

Il s’attaque aux versions successives de la Bible déformées par les copies successives écrites par la main de l’homme puis aux prétendus miracles inventés pour donner plus d’impact à la parole divine auprès de populations crédules propres à être séduit par  le merveilleux.

Après ces saillies cinglantes, Diderot en vient à expliquer que la meilleure religion pour lui est le naturalisme, rejetant l’existence d’un Dieu et suivant un matérialisme dicté par des lois naturelles.

L’ « Addition aux pensées philosophiques » renforce les positions de la première partie en appuyant sur les incohérences du culte chrétien et en soulignant la nécessité de croire en le pouvoir de la nature souveraine.

En conclusion, « Pensées philosophiques » a le mérite de condenser dans une version courte, marquante et excessivement accessible l’essentiel de la pensée de Diderot.

J’ai été étonné de la liberté de ton de l’auteur et par la violence de ses positions anti religieuses qui lui valurent finalement un emprisonnement au château de Vincennes.

Diderot prend en effet de gros risques et se montre par son approche naturaliste le digne successeur des grands courants matérialistes d’Épicure, de Démocrite, de Lucrèce ou voir par instant sceptiques de Pyrrhon.

Après avoir lu les lourds systèmes de philosophes chrétiens aussi fervents que Descartes ou Pascal, lire le plus iconoclaste Diderot constitue un véritable vent de fraîcheur rafraîchissante.

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