End of watch (David Ayer)

 



On reste dans le cinéma américain coupe de poing mais à plus petit budget avec « End of Watch » de David Ayer.

Sorti en 2011, « End of Watch » suit le quotidien de deux policiers du LAPD patrouillant sans relâche à South central, quartier le plus défavorisé et dangereux de Los Angeles.

Brian Taylor (Jake Gyllenhaal) est blanc, Mike Zavala (David Pena), latino et les deux sont de très proches amis, n’hésitant pas à se fréquenter en dehors de leurs heures de service et à se présenter leurs petites amies respectives, Janet (Anna Kendrick) et Gabby (Natalie Martinez) magnifique hispanique enceinte.

Cédant à la mode ambiante, Brian filme toutes leurs interventions avec son caméscope et adore taquiner Mike et vice et versa, notamment sur les mœurs des blancs et des hispaniques.

Ces plaisanteries souvent au dessous de la ceinture, servent à oublier le quotidien des patrouilles et la violence, la misère et le désespoir de South central.

Ici, Brian et Mike se font respecter en usant de leurs armes et si besoin de leurs poings, comme lorsque Mike prouve à Tre (Cle Shasheed Sloan) un membre d’un gang black qu’il peut le dérouiller à mains nues.

Dans des quartiers aux maisons délabrées, les gangs prolifèrent et s’entre déchirent entre latinos et black pour prendre le contrôle d’un bloc, agrandir leur territoire et leurs zones de distribution de drogue.

Brian et Mike séparent des disputes entre couples défoncés et violent, essaient de préserver les enfants de la violence conjugale et le policier blanc obtient même son heure de gloire auprès du commissariat lorsqu’il sauve un bébé d’une maison en flammes au péril de sa propre vie.

Ils interviennent même pour capturer un brute épaisse qui a planté un couteau dans l’œil de leur collègue Van Hauser (David Harbour) et laissé pour battue à mort une jeune recrue.

Les choses prennent cependant une autre tournure lorsque le duo arraisonne un latino membre d’un puissant cartel mexicain et découvre ensuite une horrible planque destinée à faire du trafic d’êtres humains.

Brian et Mike sont alors vertement remis à leur place par les agents du FBI qui les mettent en garde contre la dangerosité du cartel.

En effet, un puissant caïd, irrité du désordre mis dans ses affaires par les petits policiers locaux, commandite leur assassinat en faisant appel à une bande latina locale, composée de Big evil (Maurice Compte) , La la (Yahira Garcia) et Demon (Richard Cabral).

Armés de fusil d’assaut AK-47, le trio tend un guet apens aux policiers dans un glauquissime hangar et leur tire dessus.

Les policiers se barricadent chez une femme et son enfant, puis ripostent avec leurs pistolets pourtant surclassés par les armes automatiques des gangsters.

Après avoir réussi à forcer une sortie, Brian et Mike tombent sur un tir nourri dans une impasse et chutent, le corps criblé de balle.

Les gangsters triomphent mais se font ensuite massacrer par les policiers venus en renfort.

Grièvement blessé, Brian survit pourtant et assiste au discours hommage à son coéquipier.

En conclusion, « End of Watch » est un excellent film policier permettant de réaliser une plongée en apnée profonde dans South central, un des quartiers les plus dangereux de Los Angles, un quartier noir et latino, désespérant de bêtise et de violence.

Difficile de croire qu’une ville, un état voir un pays aussi riche puissent abriter un univers pareil qui n’a rien à envier au tiers monde mais pourtant ceci constitue le revers de la médaille du modèle américain.

Film à la gloire des policiers de terrain, les flics locaux patrouillant courageusement dans des lieux contrôlés par des gangs, « End of Watch » réserve son lot d’adrénaline et de sensations fortes, servi en cela par un duo d’excellent acteurs attachants et complémentaires.

Attention cependant, certaines scène demeurent à la limite de l’(in)supportable et rendent le film déconseillé aux âmes sensibles.

Les esprits chagrins nuanceront peut être le tableaux en soulignant également la violence, le racisme et la corruption de la police, mais je pense qu’il est bon de temps en temps que des films comme « End of Watch » voient le jour.

Salutaire !

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