Le portrait de Dorian Gray (Oscar Wilde)

 



J’avais peu goûté la prose d’Oscar Wilde dans « De profundis »  et dans « La ballade de  la geôle de Reading » aussi me suis je dis que je ne pouvais en rester la.

C'est pourquoi ai je lu « Le portrait de Dorian Gray » qui demeure incontestablement un classique de la littérature fantastique anglo saxonne.

L’histoire se déroule à Londres, au XIX ième siècle dans les milieux aristocrates des gentilshommes anglais.

Basil Hallward est un peintre de talent, qui avoue lors d’une discussion avec son ami Lord Henry être fasciné par un jeune modèle qu’il vient de peindre, Dorian Gray.

Hallward a trouvé en Gray son idéal esthétique et a dit il mis toute son ame dans un portrait du jeune homme qu’il vient de réaliser.

Intrigué Lord Henry manifeste son désir de rencontrer Gray et il découvre un jeune homme d’une beauté exceptionnelle aussi pure que juvénile.

Lord Henry discute avec Gray et ses idées brillantes, cyniques, amorales, vont rapidement perturber puis influencer le jeune homme.

Henry parvient à lui faire comprendre que sa beauté se fanera vite et qu’ensuite il souffrira en se souvenant de son éclat passé.

Choqué, Gray émet le souhait de ne jamais vieillir et de rester pareil à son portrait.

Il ignore que ce souhait sera exaucé par quelque forces maléfiques.

Par la suite les trois hommes se fréquentent assidûment, allant de réceptions en dîners mondains.

Gray tombe amoureux d’une jeune actrice de seconde zone Sibyl Vane mais leur idylle tourne court, le jeune homme terriblement dur et cruel allant jusqu’à provoquer la mort de l’actrice par désespoir.

Son frère engagé dans la Marine jure alors de la venger.

Gray finit par éprouver des remords mais il est trop tard, son portrait s’altère alors d’un rictus cruel.

Le jeune homme prend peur et décide de cacher dans une pièce secrète aux yeux de tous ce portrait qui reflète la vraie nature de son ame.

Obsédé par ce portrait qui le hante, Gray mène pendant prêt de vingt ans une vie de mystères, s’intéressant à l’hédonisme que lui souffle Lord Henry, cultivant un goût pour l’esthétisme des sciences occultes, des drames sanglants de l’histoire, pour les fumeries d’opium et provoquant souvent par son influence la mort ou la ruine de ses fréquentations.

Sa réputation se ternit alors sensiblement dans les cercles des nobles anglais.

Détail troublant : Gray ne vieillit pas, il conserve son physique de jeune homme mais à chaque mauvaise action, son portrait se dénature un peu plus devenant de plus en plus hideux.

Un jour que Hallward désire voir le portrait caché, Gray devient fou et dans un accès de haine aveugle le tue.

Pourchassé par le frère de Sibyl Vane, il échappe de peu à la mort.

Tourmenté par ses crimes, acculé à une situation des plus intolérables, Gray finit par poignarder son propre portrait et transformé en vieillard décati meurt instantanément.

« Le portrait de Dorian Gray » est une œuvre subversive et terriblement amorale.

Le thème de l’homosexualité cachée est pour moi clairement abordé à travers la fascination qu’exerce ce beau jeune homme sur Hallward.

Lord Henry le mentor de Gray incarne parfaitement les théorie de Wilde sur un retour à l’hédonisme, à l’abandon des sens, au goût pour l’art, l’esthétisme, s’exprimant par la poursuite de la jeunesse et du plaisir éternels pour combattre un mal de vivre permanent.

Ce roman n’est donc pas que fantastique et sulfureux, il développe aussi une philosophie de la vie jugée amorale à l’époque de la très Victorienne Angleterre.

La langue de Wilde est généralement puissante, très riche et sophistiquée, sans doute trop par instant pour moi comme en témoignent les interminables tirades ou les réparties cinglantes de Lord Henry.

Par instant « Le portrait de Dorian Gray » m’a fait penser à une pièce de théâtre tant les dialogues enlevés, vifs, pleins d’esprits s’avèrent percutants.

Les citations corrosives de Wilde sont en effet innombrables dans ce roman, les femmes et le mariage en étant le plus souvent la cible.

Ce coté « machine à phrase définitives » emportant tout sur son passage par quelques bon mots bien placés m’a agacé quelques fois.

Le style trop maniéré de Wilde et cet univers de dandys hédonistes riches et oisifs ne m’ont pas non plus touché.

En conclusion malgré ses qualités littéraires, je ne pense pas qu’Oscar Wilde soit un jour un écrivain culte pour moi.

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