Les inconnus dans la maison (Georges Simenon)

 

Poursuite du cycle Simenon avec « Les inconnus dans la maison ».

Sorti en 1940, ce roman étrange se déroulant dans un village près de Moulins (Allier), commence par la découverte d’un homme tué par arme à feu dans la maison de l’avocat Hector Loursat.

Loursat, 47 ans, se laisse aller depuis quelques années, vivant comme un ours chez lui et buvant plus que de raison.

Cette découverte embarrassante déclenche une enquête de police menée par le commissaire Ducup sous ordre du juge d’instruction Chassignac beau-frère de Loursat, et met rapidement sa fille Nicole, en difficulté, puisqu’elle reconnait héberger régulièrement des « amis » dans la maison familiale et y organiser des fêtes.

Interrogée, la bonne fraichement renvoyée confirme à Loursat ses propos et le vieil avocat comprend qu’il a été bien aveugle sur la double vie et les activités nocturnes de sa fille.

Lorsqu’Emile Manu, le fils d’un libraire de Moulins est arrêté et suspecté du crime, Loursat qui s’est pris de sympathie pour le jeune homme et ne le croit pas coupable, accepte de le défendre.

Il mène alors sa propre enquête dans des lieux qu’il ne fréquente d’habitude jamais comme le Boxing bar, repère de jeux et prostituées, dans lequel la bande avait l’habitude de se réunir pour jouer aux cartes et planifier leur prochain coup.

Le gérant, Jo, est malgré son passé douteux plutôt coopératif et donne des renseignements précieux sur la victime, un voyou de campagne dénommé Gros Louis.

Emile aussi qui a surmonté une tentative de suicide donne des détails sur l’organisation de la bande composé de fils de notables, avec son chef Edmond Dossin qui avait la mainmise sur Nicole.

Il raconte avoir été mis à l’épreuve pour voler une voiture et le terrible accident nocturne ayant abouti à percuter Gros Louis sur la route.

Le truand ayant exigé qu’on ne l’amène pas à l’hôpital, il est resté caché deux semaines chez les Loursat avant d’être finalement abattu.

Finalement après quelques passes d’armes au procès, Loursat qui a obtenu le nom du tueur un membre de la bande appelé Luska, par une prostituée en cavale, parvient à le faire craquer en le poussant à bout.

Lee criminel prend 20 ans, Manu blanchi se met en couple avec Nicole et bien entendu tous les autres fils de notables s’en tirent à bon compte.

En conclusion, « Les inconnus dans la maison » raconte à travers un fait divers, les dérives d’une bande de fils et fille de bonnes familles fréquentant les tripots et volant par défi.

Le vieil avocat misanthrope et alcoolique est un parfait antihéros qui mène l’enquête seul contre toute la bourgeoisie d’une petite ville de province qui a trouvé le coupable parfait, un jeune type un peu paumé mais au fond pas bien méchant.

Cette atmosphère particulière et le caractère plutôt attachant de Loursat constituent pour moi les principaux atouts de ce roman par ailleurs plutôt classique.

On sourira également en constatant que déjà en 1940, certains jeunes étaient montrés du doigt pour leurs passe-temps marginaux et (parfois) criminels.