L'homme qui regardait passer les trains (Georges Simenon)

 



En 1938, Georges Simenon sort « L’homme qui regardait passer les trains ».

L’intrigue de ce roman débute en Belgique, dans la ville de Groningue, où Kees Popinga un Hollandais travaillant pour un armateur du nom de Julius De Coster découvre que son patron a mis l’entreprise en faillite et va simuler un suicide pour refaire sa vie.

Sous le choc, Popinga qui voit sa vie de père de famille bien tranquille s’effondrer, prend donc une décision radicale, de laisser sa mère, sa femme et ses deux enfants dans sa belle maison, pour vivre comme il a toujours rêvé, une vie d’aventurier flambeur sans contrainte.

La première chose qu’il fait est de se rendre à Anvers pour trouver Pamela, la maitresse qu’entretenait De Coster et qu’il avait toujours désirée.

Mais la réaction méprisante de cette femme vulgaire vie provoque la colère de Popinga qui la tue.

Devenu un meurtrier recherché, Popinga fuit et se retrouve à Paris où il débute une vie d’errance et de cavale.

A Montmartre il rencontre Patricia Rozier, une prostituée qu’il apprécie.

Lorsqu’elle comprend qui il est, elle avertit sous souteneur Louis qui lui propose de participer à des vols de voitures pour profiter d’une planque à Juvisy.

Popinga qui prend plaisir à narguer la police et à voir le récit de sa traque dans la presse, se tire plutôt bien de ce vol mais se retrouve ensuite piégé dans le garage des gangsters.

Devenu embarrassant, Popinga comprend que Louis le fait séquestrer et compte à terme le livrer.

Il s’enfuit, retourne vers Paris pour dénoncer sans succès en guise de représailles le gang de voleurs de voitures, évite de peu la balle d’un amant jaloux le soir du 31 décembre dans le quartier des Gobelins, mais ne peut échapper à un escroc se faisant passer pour un Américain perdu qui lui vole ses papiers et son argent.

Dès lors, sans argent, l’étau semble se resserrer inéluctablement sur Popinga qui écrit aux journalistes et aux psychiatres censés étudier son cas.

Après un nouveau éreintant périple au bord des quais de Seine, il se fait prendre à la gare près de Juvisy ou il était retourné roder.

Popinga répond ensuite calmement aux questions de sa femme qui lui demande conseil pour les affaires courantes, puis termine ensuite sa vie dans un hôpital psychiatrique, persuadé d’avoir réalisé quelque chose qui le rend unique.

En conclusion, « L’homme qui regardait passer les trains » est encore un roman d’une incroyable qualité de Simenon, qui brosse le portrait d’un homme en apparence rangé dans une routine bourgeoise, basculant soudainement dans la folie et le crime.

On suit avec délectation cette folle cavale de la Belgique à Paris et sa banlieue, ainsi que les délires mégalomanes traduisant la quête éperdue de reconnaissance d’un homme déséquilibré.

Un excellent Simenon donc même si on aurait apprécié une fin plus tragique à la M Hire susceptible de mieux rendre hommage à la démesure du personnage !

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