« Mike Horn, conquérant de l'impossible » (Mike Horn)
En 2005, « Mike Horn, conquérant de l'impossible » est un livre racontant une des extraordinaires aventures de l'explorateur africano-suisse dans un tour du cercle polaire qui lui prendra près de 2 dans.
Horn part du Cap Nord, un point extrême de Norvège qui constituera également son point d'arrivée.
Il dispose d'un voilier à la coque en aluminium pour les traversées en mer, de skis et d'un traineau pour les parties terrestres.
Comme toujours, sa femme Cathy et ses
amis proches assurent sa logistique lors de quelques rendez-vous clés
ou de coups durs, et affrontent également les redoutables
administrations russes et américaines dans une zone certes sauvage
mais sous surveillance militaire comme l'attestent les postes radars de la DEW encore actifs.
Malgré son expérience, Horn, va affronter les conditions les plus extrêmes de son existence, tant la zone arctique se révèle hostile pour l’être humain.
La navigation tout d'abord, l'oblige à slalomer entre les gigantesques icebergs qui dérivent sur la mer.
Leur beauté est trompeuses, leur partie immergée aux arêtes coupantes pouvant éventrer le navire.
Jusqu'aux dernières semaines, Mike affrontera parfois des tempêtes d'une grande violence et fera appel à une assistance technique pour réparer la coque endommagée de son navire.
Mais le navire étant destinée aux plus grande traversée, Mike utilisera beaucoup un kayak trimaran pour remonter des rivières ou traverser des baies.
Ces entreprises, destinées à lui faire gagner un temps précieux, ne seront pas sans risques, le vent, les courants et les vagues manquant de le couler à plusieurs reprises.
C'est cependant sur la terre ferme que se fera l'essentiel du périple, avec des marches de plusieurs dizaines d'une cinquantaine de kilomètres par jour en moyenne.
Pour avancer et trainer un traineau de 150 kilos comportant nourriture et carburant soigneusement empaquetés, Mike comptera sur sa fantastique condition physique et sur un cerf-volant qui déployé par grand vent dopera sa vitesse, quitte à parfois le conduire aux portes de la mort.
Car sur terre, il faut en permanence être aux aguets et ne pas se relâcher.
Si les crevasses mortelles sont les plus traitresses, les chutes dans l'eau glacée et tout simplement le froid constituent les adversaires principaux.
Contre ce froid insupportable, Mike dispose bien sur d'un équipement adapté constitué de plusieurs couches, d'une alimentation hyper calorique et surtout d'un entrainement rigoureux l'obligeant à toujours marcher pour ne pas refroidir son corps et à monter sa tente en quelques secondes.
Dormant quatre à cinq heures par nuit souvent d'un seul œil en raison des prédateurs polaires, Mike marche toute la journée, luttant parfois contre des tempêtes insupportables qui bloquent sa progression ou la ralentissent notablement.
S'il ne croisera jamais de meutes de loups susceptibles d'attaquer l'homme, les rencontres avec des ours polaires seront nombreuses et occasionneront parfois quelques belles frayeurs.
Même certains phoques pourront se
montrer agressifs en mer, sans même parler des nuées de moustiques attaquant l'été dans la toundra.
Pourtant après les éléments déchainés, l’être humain sera source d'innombrables tracasseries.
En tête, l'administration russe, rigide
et épuisante, avec sa bureaucratie absconse et ses serviteurs zélés,
policiers, garde-frontières ou garde-cotes ravis de trouver une
« victime » à persécuter.
Mike s'en sortira à l'aide d'intermédiaires, d'accompagnateurs russe rémunérés, qui furent parfois encombrant mais l'aidèrent à se sortir de certaines situations en apparence inextricables.
A d'autres instants, la ruse ou la force furent nécessaires pour passer.
Tout en critiquant l'administration, Mike rendra un vibrant hommages aux Inuits et aux Russes, des hommes d'une grand générosité qui l’accueillirent souvent comme un roi malgré leurs conditions de vie misérables.
Norvège, Canada, États-Unis puis Russie, furent les escales de ce voyage fou pour arriver à l'objectif visé, vingt-trois mois après.
En conclusion, « Mike Horn, conquérant de l'impossible » se déguste avec délice et comblera les fans d'aventures « extrêmes ».
L'expédition est folle, sa narration extraordinaire, avec d'innombrables péripéties le plus souvent liées aux conditions climatiques imprévisibles d'une violence inhumaine.
Par ses confidences, Mike Horn montre qu'il est humain. La peur, la colère, le découragement voir le désespoir le traversent parfois mais il sait puiser en lui et dans sa formidable volonté les ressources physiques et mentales pour survivre.
Sa récompense ? La connaissance, l'exploration de paysages somptueux, d'une nature encore préservée à couper le souffle, la rencontre avec des populations vivant loin de la civilisation, pouvant parfois se monter veules et mesquines mais dans la majorité d'une gentillesse inouïe.
Défi technique, physique mais surtout mental, Mike Horn, conquérant de l'impossible » repousse encore une fois les limites de l’être humain en rendant l'impossible, parfois possible.
Et si Mike était le seul super-héros de chair et de sang de notre monde contemporain ?
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