Eté rouge (Daniel Quiros)


 

L’Amérique centrale cette fois à l’honneur avec « Eté rouge » polar costaricain de Daniel Quiros.

Sorti en 2015 en France, « Eté rouge » raconte dans l’enfer d’un été caniculaire de Tamarindo, petit village de l’état de Guanacaste, situé au bord de mer, l’enquête d’un homme appelé Don Chepe, ex guérillero sandiniste et employé d’une compagnie d’assurance, déterminé à découvrir la mort d’une de ses meilleurs amie, Illana Echeverri dit l’Argentine dont le corps sans vie à été retrouvé sur une des magnifiques plages de la région.

Flanqué de Gato, un flic local comme auxiliaire occasionnel, Don Chepe se lance dans un véritable jeu de pistes qui va le mener sur la trace du passé révolutionnaire de son amie et de ses liens avec l’ERP (Armée révolutionnaire du peuple), auteur en 1977 d’un attentat raté contre un avion transportant le gouvernement argentin de l’époque. Usant d’intimidation et parfois de violence, même si cette dernière se retourne parfois contre lui avec le passage à tabac par deux petites frappes de La Cruz qu’il avait molestées pour avoir des informations, don Chepe progresse à petits pas de bars en hôtels minables et découvre que le meurtre de l’Argentine correspond à la venue au Costa Rica de Peter Olsson, journaliste suédois revenu apporter un témoignage clé concernant un sanglant attentat en 1984 à La Cruz, qui avait tué quatre personnes et failli couter la vie au général Eden Pastora, ayant fait parti du FSLN nicaraguayen.

Inspiré par le général Augusto Sandino, le FSLN (Front sandiniste de libération national) renversa le président du Nicaragua Anastasio Somoza en 1979 malgré l’opposition des Contras, armés par la CIA plutôt favorable à l’ordre établi.

Ayant participé au coupe d’état, Pastora s’était ensuite retourné contre le président Daniel Ortega, qui pensait on avait tenter en retour de l’assassiner.

Usant de ses connaissances dans la magistrature, don Chepe rencontre Patricia Leardo, questionne Olsson puis rencontre l’avocate en charge de la déposition de Olsson, qui se présente à l’époque comme un jeune journaliste naïf ayant été abusé par un tueur professionnel argentin appelé Rodrigo Gandini, se faisant passer pour un photographe allemand pour déposer la bombe qui aurait pu être fatale à Pastora.

Malheureusement Olsson n’ira pas au bout de sa démarche puisqu’il meurt dans un suicide ressemblant étrangement à un assassinat.

Dès lors, don Chepe comprend que Gandini est également revenu au Costa Rica après s’être fait passer pour mort en Argentine afin d’éliminer les derniers témoins des ses activités terroristes des années 80.

Il n’a de cesse de traquer le dangereux tueur afin qu’il ne quitte le pays et bénéficie d’un coup de chance relayé par Gato quand Gandini est victime d’un accident de la route.

Bénéficiant de l’aide de Don Angel un puissant narcotrafiquant mexicain établi sur les hauteurs de Tamarindo, qui avait un dette vis-à-vis de l’Argentine, don Chepe localise Gandini dans une maison reculée ou il se terre, et l’abat avant qu’il ne le fasse.

En conclusion, « Eté rouge » contient tous les codes ou presque du polar : un crime, une enquête tortueuse d’un type entre deux eaux la jouant indépendant et enfin des cadavres soigneusement placés au fur et à mesure que l’intrigue progresse.

Rien de bien nouveau donc si ce n’est le cadre exotique du roman, le Costa Rica, paradis touristique dont certains lieux plus reculés révèlent le manque de moyen et d’implication des forces de police et surtout une plongée trouble dans l’histoire de l’encombrant voisin nicaraguayen, dont les actions révolutionnaires dans les années 80 éclaboussèrent tout l’Amérique centrale.

Un court roman à réserver aux fans du genre.

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