L'appel sauvage (Jack London)


Après tous ces classiques de la littérature française lus dernièrement, l’envie m’est revenu de lire des auteurs étrangers, comme Jack London et « L’appel sauvage » premier livre qui en 1903 lui apporta un début de célébrité.

Classique entre les classiques, « L’appel sauvage » est comme « Croc-blanc » un livre idéal pour donner le gout de la lecture à un jeune garçon, et à ce titre Jack London accompagna bon nombre de mes lectures d’enfance dans le Jura.

La principale originalité de « L’appel sauvage » est que le personnage principal n’est pas un homme mais un gros chien appelé Buck, croisement de Saint Bernard et de chien de berger qui est enlevé à son existence douillette de chien domestique dans le Sud des États-Unis pour servir de chien d’attelage dans la fameuse ruée vers l’or vers l’Alaska.

Avec ses nouveaux maitres, François et Perrault travaillant dans les services postaux, Buck va apprendre une nouvelle vie faite de privations, d’efforts et de violence.

Mais il va peu à peu s’adapter et trouver en lui les ressources mentales et physiques pour s’endurcir et survivre dans un environnement hostile froid et sauvage.

La lutte dans la hiérarchie de la meute va être sa principale occupation, avec des relations de dominant à dominé s’établissant au gré des rapport de force.

Buck triomphera finalement de son principal rival, un husky nommé Spitz qu’il blessera à mort dans un terrible combat devant une meute enragée.

Devenu le maitre de l’attelage, il assoira de plus en plus son autorité, devenant de plus en plus dur.

Après que la mission postale fut achevée, Buck sera donné à un couple de chercheurs d’or amateurs, dont l’inconscience et l’incompétence conduira leur attelage aux portes de la mort.

Amaigri, battu et épuisé, Buck sera sauvé à Dawson in extremis d’une morte certaine par un chercheur d’or au grand cœur John Thornton qui sera le premier être humain depuis fort longtemps à lui apporter douceur et amour.

Il deviendra un vrai chien de la ville, farouchement fidèle envers son maitre et épatera les habitants par sa force de traction capable de lui faire tirer un traineau de 500 livres.

Mais même heureux avec les hommes, Buck sera tiraillé par un puissant sentiment intérieur qui le conduira à s’engager dans des contrées toujours plus sauvage à la recherche de ses semblables, les loups.

Le destin forcera la décision quand Thornton et ses associés seront assassinés par des Indiens venus chasser les troupeaux d’orignaux.

Buck accomplira une terrible expédition punitive pour venger son maitre et deviendra une légende très redouté par les Indiens.
Délivré de tout lien avec la civilisation, il rejoindra définitivement les loups et deviendra un chef de meute à l’aura quasi mythique.

En conclusion, « L’appel sauvage » est un court roman dont la magie demeure après plus d’un siècle absolument intacte.

Il est vrai que la métaphore du retour à l’état naturel est sublime, ramenant finalement l’animal (ou l’homme) à ses fonctions les plus nobles pour l’écrivain, celles ou il révèle ses cotés prédateurs pour survivre et retrouve une liberté sans entrave en contact direct avec la Nature.

Le style de London est absolument limpide et parvient à faire entrer le lecteur en totale empathie avec le chien-loup passant de l’état d’esclave à maitre.

« L’appel sauvage » transporte, fait rêver à de mystérieux et lointains paysages enneigés peuplés de loups, d’ours, de saumons, d’indiens farouches et de chercheurs d’or aveuglés par l’appât du gain.

L’attraction du livre est tellement puissante qu’on peut comprendre sans peine qu’elle fasse naitre des vocations un peu à la manière de « The call of the wild » de Sean Penn.

Un chef d’œuvre.


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