Psychose (Robert Bloch)

 




Le grand public connait plus « Psychose » d’Hitchcock que le roman « Psychose » de Robert Bloch dont il est issu.

Sorti en 1957, « Psychose » raconte le destin tragique de Mary Crane, une petite secrétaire plus si jeune pour l’époque, qui sur un coup de folie, dérobe 40 000 dollars à son patron.

Avec cet argent Mary espère gagner la liberté : celle de vivre avec Sam Loomis un brave quincailler perclus de dettes qui a promis de l’épouser.

Prenant ses précautions, elle change deux fois de voiture pour brouiller les pistes mais est surprise par la nuit et une pluie torrentielle sur la route de Flairvale la petite ville ou vit Loomis.

Elle se trompe de chemin et bifurque sur une route perdue dans laquelle se trouve un motel isolé.

Norman Bates, le gérant, est un vieux garçon de 40 ans qui vit avec sa mère, une femme acariâtre et possessive soumise à des problèmes psychologiques.

Il accueille néanmoins Mary avec courtoisie et malgré sa gêne devant la beauté de la jeune femme, l’invite à partager son diner qui se déroule dans une ambiance étrange.

Bates malgré sa volonté d’être agréable finit en effet par exploser de rage lorsque Mary l’invite à s’émanciper un peu du joug maternel.

Prudente, Mary prend congé et se retire dans sa chambre.

Elle réfléchit et décide de repartir le lendemain pour rendre l’argent pendant le week-end et échapper ainsi à une vie de voleuse susceptible d’entrainer avec elle Sam et sa sœur Lila.

Mais elle ignore que Bates l’observe par un œilleton caché et la désire violemment lorsqu’elle se déshabille dans la salle de bain.

Le reste est devenu historique avec la scène de la douche et la mort de Mary poignardée par Norma Bates.

Puis au bout d’une semaine, Sam a la visite de Lydia, morte d’inquiétude de ne plus avoir de nouvelle se Mary.

Elle est suivie par Abrogast, un détective privé représentant l’assureur du patron de Mary, qui la soupçonne de complicité.

Devant les farouches dénégations de Sam et Lila, Abrogast poursuit son enquête et finit par dénicher le Bates hotel.

Mais après un coup de fil, il disparait lui-aussi, assassiné par Bates qui voyait en lui une menace.

Confiant en lui malgré le risque d’une descente de police, Bates se prépare à faire face à toutes les situations.

Il a pense-t-il fait disparaitre les preuves en coulant les voitures et les corps dans un marais, a tout nettoyé méthodiquement et a de plus mis sa mère de force à la cave pour ne pas attirer l’attention.

Lila et Sam contactent bel et bien le shérif local Chambers mais celui-ci enquête paresseusement et passe à côté des meurtres.

Il donne cependant une information cruciale sur la mort de Norma Bates par empoisonnement il y a plus de vingt ans ce qui contredit le témoignage d’Arbogast qui affirmait l’avoir vue à la fenêtre de sa maison près du motel.

Sam prend ensuite son courage à demain et se rend sur place pour louer une chambre.

Il s’entretient ensuite avec Bates qui finit par l’assommer.

Lila qui en profité pour pénétrer dans la maison découvre l’univers intérieur effrayant de Bates entre occultisme, pornographie et fétichisme désuet autour des objets ayant appartenu à sa mère…

Après que Lila ait trouvé Norma empaillée dans la cave, Bates la surprend travesti en femme mais Sam qui a repris conscience intervient et l’empêche de la tuer.

Le livre se termine sur l’examen psychiatrique de Bates chez lequel cohabitent trois consciences : celle d’un enfant, de Norma et de Norman, un homme de plus de 40 ans.

Ayant assassiné sa mère ainsi que son compagnon par pure jalousie, Norman est devenu obsédé par sa mère et a déterré son corps au cimetière pour la faire revivre à sa manière par empaillement et travestissement.

Comme dans le film, on termine sur un monologue vicieux et démoniaque de Norma/Norman…

En conclusion, si Hitchcock a bel et bien crée l’un des plus grands films de l’histoire du cinéma, « Psychose » n’est pas en reste non plus et délivre la même charge de terreur et de vice.

Avec le personnage devenu légendaire de Norman Bates, tueur schizophrène travesti, Bloch crée sans doute le méchant le plus terrifiant de l’histoire du cinéma.

Le livre vaut donc le détour et se déguste comme le film d’une traite en savourant chaque épisode.

Génial aussi bien sur le fond que sur la forme, « Psychose » mérite toutes ses lettres de noblesse et un statut de chef d’œuvre de la littérature d’épouvante.

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