Mémoire de mes putains tristes (Gabriel Garcia Marquez)

 



Continuation de l’œuvre de Gabriel Garcia Marquez avec « Mémoire de mes putains tristes ».

Sorti en 1982, ce court roman relate une expérience sexuelle folle d’un homme colombien désirant s’offrir pour ses quatre-vingt-dix ans, une jeune fille vierge.

Habitué depuis toujours des bordels de Cali, il contacte Rosa Cabarcas la patronne de l’établissement qu’il fréquente le plus régulièrement et après quelques hésitations celle-ci lui trouve une jeune adolescente de 14 ans, couturière et pauvre.

Lorsqu’il se rend sur place, le vieil homme trouve une belle jeune fille endormie et n’ose pas la réveiller.

Il passe donc la nuit à côté d’elle à contempler fasciné son jeune et beau corps juvénile.

Le lendemain, le vieil homme qui tient une chronique dans un quotidien de la ville se sent pousser des ailes et écrit sur le thème de l’amour.

Il est cependant recontacté par Rosa qui lui demande pourquoi il n’a pas « consommé » la petite.

Embarrassé, le vieil écrivain tente d’esquiver mais finalement accepte un nouveau rendez-vous avec celle qu’il surnomme Delgadina.

Mais il se produit la même chose, il se contente d’admirer, de toucher doucement la belle endormie et de fantasmer sur elle.

Dès lors, une étrange relation va se nouer entre Delgadina petite ouvrière illettrée et le vieil érudit amateur de littérature et de musique classique.

Tout en lui faisant des cadeaux comme des boucles d’oreilles ou un nouveau vélo pour aller travailler, le vieil homme se confie sur sa vie passée, l’échec cuisant de ses fiançailles avec une femme qui l’a brutalement quitté après l’avoir subjugué, sa relation purement sexuelle avec Damiana sa femme de ménage qui amoureuse de lui en attendait plus puis ses passages réguliers dans les bordels depuis l’âge de ses 12 ans.

Cette relation inespérée semble le stimuler et contribuer à le faire défier la mort qui inévitablement le guette à chaque pas.

Puis le meurtre d’un client force Rosa à fermer son établissement.

La fin de la relation avec Delgadina plonge le vieil homme dans un profond stress.

Il la voit partout, l’imagine grièvement blessée lors d’un accident de la route et finit par retrouver sa trace dans son usine de couture et lorsqu’il découvre que Delgadina est maintenant devenue une putain régulière, explose de colère contre Rosa.

Une fois la colère passée, le vieil homme revient la queue entre les jambes et fait part à Rosa de lui léguer l’étendue de ses biens sa mort, ce qu’elle accepte et repart tout ragaillardi, près à vivre jusqu’à cent ans.

En conclusion, derrière ce titre choc, « Mémoire de mes putains tristes » se cache un roman décevant sujet scabreux : la passion d’un nonagénaire pour une adolescente prostituée.

Mais Marquez assume tout, son mode de vie marginal, son absence apparent d’affect de longue durée avec les femmes et son goût de la jeune chair sans cesse renouvelée.

Avec cet hommage à Kawabata, Marquez me fait l’effet d’un vieil homme couchant sur le papier ses désirs libidineux enjolivés par son talent d’écrivain, ce qui place cette œuvre incroyablement égocentrique sur un terrain plutôt désagréable.

Pour l’instant, en deux tentatives, deux quasi « flops » pour le plus connus des écrivains sud-américains.

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