L'affaire Saint-Fiacre (George Simenon)

 

L’œuvre de Simenon est prolifique et je n’ai nullement l’intention de la lire entièrement, mais je me devais d’explorer quelques Maigret pour mieux évaluer l’auteur.

Sorti en 1932 et d’ailleurs ensuite adapté au cinéma, « L’affaire Saint-Fiacre » est une enquête particulièrement qui emmène le commissaire Maigret sur les traces de son enfance dans le village de Saint-Fiacre près de Moulins dans l’Allier.

Prévenu par courrier qu’un meurtre serait commis lors d’une messe dominicale, Maigret sur le qui-vive ne peut empêcher la mort de la comtesse de Saint-Fiacre, femme dont l’élégance et la beauté l’impressionnaient lorsqu’il était alors enfant.

La comtesse étant diagnostiquée décédée par arrêt du cœur par le médecin local, la tendance est à classer l’affaire, ce que Maigret refuse.

Il investigue alors autour de l’entourage proche de la comtesse, Jean Métayer son jeune secrétaire et amant qui profitait ouvertement de sa richesse pour la dilapider étant le suspect le plus évident.

Alors que Métayer sur la défensive, se défend en faisant venir sur place Tallier, un médiocre et hâbleur avocat de province, Maigret poursuit ses investigations, découvrant le fils Maurice, très remonté contre le train de vie de sa mère et son héritage réduit quasiment à néant.

Une étape importante est franchie lorsque Maigret découvre le missel que tenait la comtesse pendant la messe et à l’intérieur un faux article de presse lui annonçant le suicide de son fils à cause d’elle.

Maigret soupçonne Métayer puis Maurice Saint-Fiacre, mais s’aperçoit également que le curé a joué un rôle trouble dans cette affaire en remettant une forte somme d’argent à Maurice, Gautier le régisseur du château étant lui aussi créancier de la comtesse.

Tout se mélange donc pour Maigret qui reste quelque peu en retrait, assailli par ses souvenirs.

C’est finalement un acte fou de Maurice, ruiné qui va accélérer les choses : la convocation pour un diner de tous les principaux suspects avec le corps de sa mère à l’étage prêt pour l’enterrement.

Ivre, Maurice récupère un revolver et annonce la mort du suspect à minuit.

Dans un climat d’angoisse intense, il se tire ensuite une balle dans la tête, avant de révéler la supercherie pour mieux percer à jour Emile Gauthier le fils de régisseur, coupable du crime avec la complicité de son père.

Après avoir humilié et frappé Emile, Maurice lui permet de fuir avec son père tandis que l’enterrement a lieu en la présence de Maigret étrangement passif.

En conclusion, « L’affaire Saint-Fiacre » est une classique enquête policière se déroulant dans le climat pesant d’un village perdu dans lequel le passé des notables ainsi que celui du commissaire Maigret, se trouvent mis à nu.

Le fameux commissaire se montre dans cette affaire bien passif et laisse l’initiative au fils de la victime, personnage haut en couleurs qui parvient à faire éclater la vérité, quitte à bousculer les évidences…

Avec son rythme lent et son contexte un peu poussiéreux sur fond de petite noblesse décadente de province, « L’affaire Saint-Fiacre »  parait aujourd’hui un tantinet dépassée…