L'amant de lady Chatterley (David Herbert Lawrence)


Souvent réduit à son érotisme voir sa pornographie, David Herbert Lawrence est un écrivain majeur du XXième siècle qui sortit son roman le plus connu « L’amant de lady Chatterley » en 1928 avant de mourir deux ans après.
« L’amant de lady Chatterley » se déroule dans le Nottinghamshire, région de Midlands de l’Est de l’Angleterre dont la principale activité dans les années 20 demeure l’extraction du charbon.
Fille d’un artiste annobli Malcom Reid, Connie Chatterley est la jeune épouse Trevor Clifford, un baron local.
Malheureusement la guerre de 1914-1918 passe par là et Clifford en revient paralysé des membres inférieurs.
Ayant toute sa tête, Clifford se retire sur ses terres de Wragby hall, un vieux manoir perdu dans les Midlands et se consacre à l’écriture de pièces de théâtre qui lui assurent une certaine renommée.
Connie le suit dans cette région austère et consacre l’essentiel de ses journées aux soins de son mari ainsi qu’à soutenir son travail intellectuel.
Mais rapidement cette existence statique l’oppresse et sa santé se dégrade.
Connie étouffe à Wragby entre la vanité intellectuelle des amis de son mari pour l’essentiel des artistes ratés et la sourde hostilité des mineurs locaux à l’égard des nobles.
Dès lors sa seule échappatoire réside dans les longues promenades dans le grand parc de la demeure.
Elle finit par y faire le connaissance de Mellors, le garde chasse de son mari, un homme au charme mystérieux revenant de l’armée ou il a connu une certaine ascension

sociale et pu voyager à travers le monde.
De rencontre en rencontre, Connie se rapproche de Mellors et finit par coucher avec lui.
Ceci se passe d’autant plus naturellement que Clifford la pousse à prendre un amant pour enfanter, mais à la condition express, qu’elle ne tombe amoureux de l’homme et qu’elle reste avec lui à Wragby.
Avec Mellors, Connie connait une véritable passion physique et découvre les joies de la sexualité avec un homme à l’esprit libéré de toute convention.
Mais leurs rendez-vous clandestins dans la petite cabane du bois finissent par attirer l’attention de Mrs Bolton, la gouvernante prise pour s’occuper exclusivement de Clifford.
Malgré son statut de commère, Mrs Bolton ne trahit par le secret de lady Chatterley et la passion continue de s’embrasser à tel point que Connie décide de quitter son mari pour Mellors.
Apeuré, le garde-chasse lui avoue être encore marié avec une furie l’ayant abandonné pour vivre avec un mineur de Trevoshire et vivre dans la crainte de son retour.
Pourtant, ceci n’arrête pas les plans de Connie qui négocie auprès de Clifford un voyage à Venise avec sa sœur Hilda pour améliorer sa santé déclinante.
Connie promet à Clifford de revenir à l’issue du voyage mais a en réalité en tête de revenir pour fuir avec Mellors.
Tout obnubilé par sa nouvelle passion pour l’industrie minière, Clifford la laisse partir.
Après un passage à Paris avec leur père, les deux sœurs se retrouvent à Venise ou Connie enceinte de Mellors et l’esprit ailleurs ne vit que par le rythme de lettres que lui envoie Clifford.
Elle apprend ainsi le retour de la femme de Mellors et le scandale public qui a éclaté sur ses mœurs sexuelles jugées dépravées.

Connie est alors obligée de reprendre contact avec Mellors qui lui apprend que en réalité Clifford l’a licencié après que le scandale ait porté sur une relation avec sa femme.
Aux abois, Connie annonce à Clifford son désir de le quitter mais est finalement contrainte de revenir à Wragby.
Bravant les conventions, elle annonce à son père sa grossesse et son désir de tout quitter pour le garde chasse.
Le père, tout comme sa sœur se montre très réticent et lui annonce que malgré la prestance d’ancien officier de Mellors, cette décision est une erreur dont elle s’en repentira.
Ceci n’arrête pas Connie qui quitte son mari après l’avoir mis en rage en lui annonçant que son amant était Mellors, un homme qu’il a fini par exécrer.
Le roman se conclue par une longue lettre du garde-chasse, qui ayant quitté la région a décidé de lancer une procédure de divorce pour se libérer et ainsi pour vivre avec son véritable amour.
En conclusion, « L’amant de lady Chatterley » est un roman puissant et sensuel dans lequel D.H Lawrence brise tous les tabous, sexuels mais surtout de castes.
Certes la passion amoureuse est ici au centre de tout mais s’inscrit dans un ensemble plus vaste critiquant l’évolution de l’homme, prisonnier d’une société industrielle tournée entièrement vers l’argent.
Face à la robotisation de l’Humanité, Lawrence oppose le retour à la liberté, aux sentiments, à la chair et à la nature, omniprésente dans le roman car considérée comme un refuge/havre de paix face à l’horreur des machines crées par des industriels dans une quête frénétique d’argent.
Œuvre unique et iconoclaste, « L’amant de lady Chatterley » mérite donc mieux que sa réputation de scandale et constitue à mes yeux un chef d’œuvre incontournable de la littérature !



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