L'homme invisible (H.G Wells)

 



 Fort logiquement, « L’homme invisible » de H.G Wells, publié en 1897, emboite le pas au déjà fantastique « L’ile du docteur Moreau ».

Suradapté au grand et petit écran en raison de son thème éminemment photogénique, « L’homme invisible » se déroule à Iping, dans un petit village de la campagne anglaise, ou un étrange pensionnaire solitaire, taciturne et masquant son visage, ne tarde pas à éveiller la méfiance puis l’inquiétude du couple d’aubergistes qui l’héberge, les Hall.

L’homme en effet vit en reclus, s’enfermant dans sa chambre pour étudier de curieux livres ou résident d’étranges formules mathématiques.

La curiosité des habitants va aller en croissant lorsqu’ils découvriront que plusieurs partie du corps de l’inconnu apparaissent comme invisibles !

Les commérages vont bon train dans la commune, et lorsqu’un vol est commis dans un presbytère, le solitaire à cours de ressources est logiquement accusé.

Les forces de l’ordre venus l’arrêter tombent sur la vraie nature de l’homme qui profitant de sa capacité d’invisibilité, leur fausse compagnie.

Commence alors une vie d’errance pour l’homme invisible, qui finit par contraindre un brave homme nommé Thomas Marvel, de le servir en dérobant dans les villages des victuailles et des habits.

Avec un allié doté d’un pouvoir aussi effrayant et surtout d‘une belle détermination à user de violence, le timide Marvel obtempère et prend des risques importants pour servir son maitre.

Mais c’est finalement un docteur de la ville de Burdock appelé Kemp qui va recueillir l’homme invisible superficiellement blessé par balle.

Soigné par le médecin, l’homme va lui révéler sa véritable identité, Griffin, un ancien collègue, qui passionné par la physique a réussi à mettre au point un processus lui permettant de devenir invisible.

Perclus de dettes et sans famille, Griffin, va dans l’invisibilité chercher une fuite à une société dans laquelle il ne parvient pas à s’insérer.

Va commencer alors un vie d’errance au gré des faubourg londoniens, avec la peur des chiens capable de le détecter par l’odorat, de la pluie, de la neige ou du brouillard, le trahissant imparablement.

C’est donc un homme traqué et assez misérable, obligé de se cacher pour manger et ainsi masquer le processus de digestion des aliments, qui va finalement dérober à grand peine des déguisements de théâtre (faux nez, perruque, bandelettes) pour se fondre à nouveau tant bien que mal dans la société des gens dit normaux.

Se sentant pousser des ailes avec celui qu’il estime être son nouvel ami, Griffin lui révèle vouloir dominer par la terreur le petit village de Iping.

Devant l’horreur de la résolution de son ex collègue, Kemp prend la décision de le trahir et de contacter les autorités afin de tout mettre en œuvre pour le traquer et l’arrêter.

La réaction de Griffin est terrible et confiant en sa supériorité, il annonce qu’il va tuer Kemp chez lui en représailles.

Malgré de solides mesures de sécurité, Kemp est tout de même agressé à domicile et plusieurs policiers tués en le défendant.

Pris de panique, Kemp s’enfuit sur la route et Griffin rattrapé par la foule en colère, et finalement lynché après un horrible corps à corps.

Après sa mort, le corps du mal aimé Griffin réapparait, misérable, ce qui solde cette folle affaire, avec en arrière plan, les vieux livres du savant, perdus quelques part chez un commerçant ne sachant en exploiter les divins secrets …

En conclusion, « L’homme invisible » est une œuvre originale et unique recelant plus que son aspect fantastique de relativement courte portée, une dimension pathétique incroyablement puissante.

En effet, Griffin apparait ainsi en homme blessé, inadapté, solitaire et malheureux et sa haine, son désir de vengeance sur la société proviennent de cette situation personnelle dramatique.

Ceci bien entendu couplé à un sens de la narration et de l’action prononcé, contribue à rendre la lecture de « L’homme invisible » nécessaire à tout amateur de fantastique old school.

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