L'automne des chimères (Yasmina Khadra)
Même si « La part du mort » est sorti bien après, il semble que « L’automne des chimères » soit le dernier volet du quatuor algérien de Yasmina Khadra.
Comme dans beaucoup de polars, « L’automne des chimères » commence par un enterrement, celui de Idir Nait-Wali, intellectuel algérien assassiné par les intégristes islamistes pendant la guerre civile des années 90.
Idir étant originaire d’Ighider, même petit village dont est issu le commissaire Llob, ce dernier juge opportun de prévenir son frère Arezki qui se terre lui à Alger dans des conditions déplorables.
A l’occasion de cet enterrement, Llob revient donc dans le village de son enfance et découvre avec effroi qu’il est lui même sous le coup de la menace de groupuscules islamistes qui terrorisent les populations à grand renfort de raids meurtriers et d’horribles assassinats à la violence aveugle.
De retour à Alger, Llob apprend que le livre qu’il a publié a déplu au pouvoir en place et que comme il refuse de faire amende honorable, il est mis en retraite anticipée.
Cette nouvelle ébranle considérablement le commissaire qui cherche du soutien auprès de son ami d’Ighider, Da Achour qui joue le rôle de mentor ou de son collègue d’Alger Dine qui l’emmène au restaurant puis dans une soirée algéroise huppée pour lui changer les idées.
Entre temps, Llob a la désagréable surprise de constater que son domicile a été saccagé et qu’il est lui même victime de menaces et de filatures.
Il réagit, met sa famille en sûreté, remonte la piste de la personne chargée de la filer et trouve des connections avec le milieu du terrorisme islamique.
Mais la mort de Da Achour ramène de nouveau Llob sur les terres de son enfance à Ighider.
Rattrapé par son passé, le commissaire participe à un raid contre les islamistes avec les patrouilles de son village, aide à les mettre en déroute mais est blessé à la jambe au cours de l’affrontement.
Après cet ultime acte de bravoure qu’on peut assimiler à un baroud d’honneur, Llob se rend à la cérémonie de son départ ou sont réunis toutes ses connaissances, qu’elles soient au nombre des amis ou ennemis.
Le roman se termine de manière particulièrement dure par la nouvelle de son assassinat.
En conclusion, « L’automne des chimères » m’a un peu déçu et ne constitue pas pour moi le meilleur livre de Yasmina Khadra.
L’histoire moins riche et intense qu’a l’accoutumée, ressemble plus à un court épilogue un peu triste sur la carrière du valeureux commissaire, qui fait des allers et retours entre son passé pris en otage par le fanatisme islamique et son présent qui à l’image de sa carrière est sur la pente déclinante.
Bien sur il y a toujours le style formidablement puissant et riche de l’écrivain, la toile de fond dramatique et haletante de la guerre civile avec les attentats terroristes touchant toutes les classes de la population des plus misérables aux plus aisées, mais on pourra remarquer que Khadra a déjà consacré d’autres ouvrages plus détaillés et précis que celui si pour traiter ces questions complexes.
On a donc l’impression qu’avec « L’automne des chimères » , Khadra dit adieu à son commissaire préféré, boucle la boucle de son quatuor algérien avant de passer à d’autres projets …
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