Le bonheur est facile (Edney Sylvestre)

 



Littérature brésilienne toujours avec « Le bonheur est facile » d’Edney Sylvestre.

Sorti en 2014, « Le bonheur est facile » est un polar se déroulant dans le São Paulo des années 90, ou un Brésil en pleine transition fait ses premiers pas difficiles dans la démocratie après plusieurs années de dictature militaire.

Un enfant sourd-muet fils d’Irène Bauer une modeste employée de maison est enlevé par erreur par une organisation criminelle composée de plusieurs tueurs sud américains triés sur le volet par leur chef Antonio, un ancien de la sécurité intérieure brésilienne à présent en fauteuil roulant.

Il est en réalité victime d’un qui proquo car l’organisation visait en réalité le fils d’un riche publicitaire Olavo Guaimiaba Bettencourt, qui s’est enrichi en participant au système de détournement d’argent des plus grands politiciens du pays dont le président lui-meme Fernando Collor de Mello.

Proche des cercles du pouvoir, notamment de Ernesto Passeri conseiller en communication du gouvernement, Bettencourt qui est marié à Mara, une ancienne escort girl, constitue une cible de choix pour une organisation ambitieuse.

Lorsqu’il réalise la méprise, Bettencourt décide de retourner la situation en sa faveur en s’arrangeant pour faire accuser son ancien chauffeur un ex militaire appelé le Major assassiné pendant l’assaut et laisser liquider sans aucun état d’âmes l’enfant.

Mais c’est sans compter sans Mara, qui ne supportant plus cet homme gros et obsédé, qui décide de faire de la sauvegarde de l’enfant une affaire personnelle.

Remontant le temps depuis l’enlèvement jusqu’au temps dit présent, le livre met également en lumière la vie de Barbara, la fille préférée du Major, qui aspire à une vie meilleur en étudiant l’anglais pour accéder à des études de pharmacie.

Lorsqu’elle apprend que son père qui vivait dans le dénuement est accusé de trahison, de pacte avec des trafiquants des favelas pour l’enlèvement du fils Bauer, Barbara ne peut y croire.

La découverte de la mort de son père est un tel choc, que Barbara écœurée par la violence, prend la décision de quitter le Brésil pour les Etats-Unis en imitant son ami Luis Claudio Grosso.

Quand à Mara, après avoir tenu tête sans succès à sa brute de mari, elle prend la courageuse décision d’informer la presse des manœuvres de corruption auxquelles il a participé.

Quand aux gangsters, après s’être aperçus de leur méprises et avoir craint la réaction des amis de Bettencourt, ils prennent la décision sage de fuir chacun dans leur pays, Augusto et l’Argentin Daniel décidant toutefois de monter d’autres opérations contre des cibles plus à leur portée, comme des patrons de PME.

Dans un happy end imprévu, Alfonso l’un des tueurs chargé de liquider le malheureux sourd muet est tué par Emiliano, qui prend en charge l’enfant pour l’amener en sécurité.

En conclusion, « Le bonheur est facile » est un polar noir basique, classique et nerveux sur fond de milices criminelles et de corruption sud-américaine.

Les personnages sont à l’image du Brésil des années 90, grossiers, machistes et brutaux.

Sombre et sans pitié, le roman se débarrasse dans ses dernières pages d’une fin optimiste bâclée qui laisse quelque peu sur sa faim.

Malgré son caractère mineur, « Le bonheur est facile » a au moins le mérite de décrire une certaine partie de la réalité du Brésil notamment sa violence et sa corruption.

A réserver aux aficionados du genre.

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