Les hirondelles de Kaboul (Yasmina Khadra)
Une envie de renouer avec Yasmina Khadra auteur que j’apprécie depuis de nombreuses années.
Paru en 2002, « Les hirondelles de Kaboul » est le premier ouvrage de Khadra s’écartant de son Algérie natale pour s’aventurer vers le lointain Afghanistan.
« Les hirondelles de Kaboul » tente de décrire à travers le destin de quelques personnages, la vie quotidienne dans la capitale afghane alors occupée par les talibans, ces « étudiants » islamiques transformés en machines de guerres fanatiques suite à l’invasion soviétique du pays à la fin des années 80.
Le personnage principal est Atiq Shaukat, vétéran de la guerre contre les russes, reconverti par contrainte en geôlier de la prison de Kaboul, qui abrite le condamnés à mort avant leurs exécutions publiques dans le grand stade de football de la ville.
Bien qu’accomplissant sérieusement sa tache, Atiq est dévoré par un conflit intérieur, la maladie incurable de sa femme Mussarat, qui dépérit lentement de jour en jour.
Dans le monde hyper machiste et impitoyable des talibans, Atiq devrait sachant sa femme malade se délester de sa femme mais il demeure attaché à celle qui lui a sauvé la vie pendant la guerre et incapable de l’abandonner.
Le climat familial reste néanmoins très lourd avec beaucoup de frustration et de douleurs larvées.
Les autres protagonistes du récit sont un jeune couple d’afghans, Mohsen et Zunaira, dont les projets de prospérité et de vie aisée ont été anéanti par la guerre civile et le règne de la terreur islamique.
Les femmes sont en effet considérées comme des citoyennes de seconde zones, doivent porter le tchadri en public et rester dans l’ombre de leurs maris dans une vie de fantômes domestiques.
Mais l’oppression des talibans s’exerce également sur toutes les couches de la population, avec tout un lot d’interdictions sévères comme le fait d’écouter de la musique ou de se soustraire aux prêches d’imams fanatisés par des rêves de guerre sainte.
Toute la population vit donc dans la peur avec ses vieux moudjahiddines amputés et à demi fous radotant sans cesse d‘improbables récits de guerres et ses enfants nés dans la misère et la violence se rassemblant par meutes sauvages pour envahir les ruelles.
Un jour que le couple décide de sortir dans la rue, un incident conduit Zunaira à se tenir seule en plein soleil dans l’attente de son mari forcé d’assister à un prêché enflammé.
Cet incident est la goutte d’eau de trop pour la belle et indépendante Zunaira qui se braque ensuite contre son mari et finit par le tuer après une querelle d’amoureux.
Zunaira est donc jugée expéditivement et condamnée à mort.
Elle échoue dans la prison de Atiq qui est subjugué par sa beauté et sa dignité.
Atiq perd de son austérité et commence à prendre en pitié Zunaira accusée pour lui à tort.
Il se confie à Mussarat qui se montre ravie de cet attendrissement.
Comprenant que son supérieur hiérarchique, Quassim Abdul Jabbar demeurera inflexible dans la condamnation de la jeune femme, Atiq prend tous les risques pour lui offrir de se sauver.
Trop fière Zunaira refuge mais Mussarat intervient alors, parvenant à décider son mari de la laisser remplacer la condamnée pour lui offrir l’amour d’une nouvelle femme.
Mais cet acte d’amour d’une noblesse et d’une grandeur incommensurables n’est pas récompensé puisque le jour de l’exécution, Quassim Abdul Jabbar découvre d’instinct la supercherie et fait tuer les deux femmes.
S’en est trop pour Atiq qui perd la tête, se rue au cimetière puis déambule dans les rues en arrachant les tchadri des femmes jusqu’à se faire lyncher par une foule hostile….
En conclusion, couronné de prix et adapté au théâtre dans de nombreux pays, « Les hirondelles de Kaboul » est un livre courageux et engagé au sens le plus noble du terme.
Le sujet choisi est pour beaucoup dans son rayonnement international, avec une description puis une révolte contre le régime hyper totalitaire, rivalisant sans doute dans son absurdité avec les pires délires nazis ou soviétiques.
La folie, le dégout et l’horreur ne peuvent en effet que submerger le lecteur moyen à la découverte de ce quotidien régenté par la violence et l’obscurantisme.
Mais une fois ce constat dépassé, Khadra montre les soubresauts invincibles de la vie qui subsistent encore par delà les coups et les menaces de ce monde artificiellement crée par la folie humaine.
Malgré cela l’écrivain ne peut se permettre le luxe de verser dans un optimisme béat et opte pour un livre foncièrement pessimiste, assez en accord je pense avec la réalité assez décourageante de ce pays.
Bien entendu, il semble difficile de ne pas aimer « Les hirondelles de Kaboul » mais je reproche un certain manque d’ampleur à cette œuvre qui ne se centre que sur la vie à Kaboul de quelques personnages assez esseulés alors que ce vaste pays contient de nombreuses particularités qu’il aurait été intéressant d’explorer.
Khadra peine donc ici à égaler la puissance et la profondeur des ses romans algériens, ce qui n’empêche pas « Les hirondelles de Kaboul » de demeurer un livre intéressant.
Paru en 2002, « Les hirondelles de Kaboul » est le premier ouvrage de Khadra s’écartant de son Algérie natale pour s’aventurer vers le lointain Afghanistan.
« Les hirondelles de Kaboul » tente de décrire à travers le destin de quelques personnages, la vie quotidienne dans la capitale afghane alors occupée par les talibans, ces « étudiants » islamiques transformés en machines de guerres fanatiques suite à l’invasion soviétique du pays à la fin des années 80.
Le personnage principal est Atiq Shaukat, vétéran de la guerre contre les russes, reconverti par contrainte en geôlier de la prison de Kaboul, qui abrite le condamnés à mort avant leurs exécutions publiques dans le grand stade de football de la ville.
Bien qu’accomplissant sérieusement sa tache, Atiq est dévoré par un conflit intérieur, la maladie incurable de sa femme Mussarat, qui dépérit lentement de jour en jour.
Dans le monde hyper machiste et impitoyable des talibans, Atiq devrait sachant sa femme malade se délester de sa femme mais il demeure attaché à celle qui lui a sauvé la vie pendant la guerre et incapable de l’abandonner.
Le climat familial reste néanmoins très lourd avec beaucoup de frustration et de douleurs larvées.
Les autres protagonistes du récit sont un jeune couple d’afghans, Mohsen et Zunaira, dont les projets de prospérité et de vie aisée ont été anéanti par la guerre civile et le règne de la terreur islamique.
Les femmes sont en effet considérées comme des citoyennes de seconde zones, doivent porter le tchadri en public et rester dans l’ombre de leurs maris dans une vie de fantômes domestiques.
Mais l’oppression des talibans s’exerce également sur toutes les couches de la population, avec tout un lot d’interdictions sévères comme le fait d’écouter de la musique ou de se soustraire aux prêches d’imams fanatisés par des rêves de guerre sainte.
Toute la population vit donc dans la peur avec ses vieux moudjahiddines amputés et à demi fous radotant sans cesse d‘improbables récits de guerres et ses enfants nés dans la misère et la violence se rassemblant par meutes sauvages pour envahir les ruelles.
Un jour que le couple décide de sortir dans la rue, un incident conduit Zunaira à se tenir seule en plein soleil dans l’attente de son mari forcé d’assister à un prêché enflammé.
Cet incident est la goutte d’eau de trop pour la belle et indépendante Zunaira qui se braque ensuite contre son mari et finit par le tuer après une querelle d’amoureux.
Zunaira est donc jugée expéditivement et condamnée à mort.
Elle échoue dans la prison de Atiq qui est subjugué par sa beauté et sa dignité.
Atiq perd de son austérité et commence à prendre en pitié Zunaira accusée pour lui à tort.
Il se confie à Mussarat qui se montre ravie de cet attendrissement.
Comprenant que son supérieur hiérarchique, Quassim Abdul Jabbar demeurera inflexible dans la condamnation de la jeune femme, Atiq prend tous les risques pour lui offrir de se sauver.
Trop fière Zunaira refuge mais Mussarat intervient alors, parvenant à décider son mari de la laisser remplacer la condamnée pour lui offrir l’amour d’une nouvelle femme.
Mais cet acte d’amour d’une noblesse et d’une grandeur incommensurables n’est pas récompensé puisque le jour de l’exécution, Quassim Abdul Jabbar découvre d’instinct la supercherie et fait tuer les deux femmes.
S’en est trop pour Atiq qui perd la tête, se rue au cimetière puis déambule dans les rues en arrachant les tchadri des femmes jusqu’à se faire lyncher par une foule hostile….
En conclusion, couronné de prix et adapté au théâtre dans de nombreux pays, « Les hirondelles de Kaboul » est un livre courageux et engagé au sens le plus noble du terme.
Le sujet choisi est pour beaucoup dans son rayonnement international, avec une description puis une révolte contre le régime hyper totalitaire, rivalisant sans doute dans son absurdité avec les pires délires nazis ou soviétiques.
La folie, le dégout et l’horreur ne peuvent en effet que submerger le lecteur moyen à la découverte de ce quotidien régenté par la violence et l’obscurantisme.
Mais une fois ce constat dépassé, Khadra montre les soubresauts invincibles de la vie qui subsistent encore par delà les coups et les menaces de ce monde artificiellement crée par la folie humaine.
Malgré cela l’écrivain ne peut se permettre le luxe de verser dans un optimisme béat et opte pour un livre foncièrement pessimiste, assez en accord je pense avec la réalité assez décourageante de ce pays.
Bien entendu, il semble difficile de ne pas aimer « Les hirondelles de Kaboul » mais je reproche un certain manque d’ampleur à cette œuvre qui ne se centre que sur la vie à Kaboul de quelques personnages assez esseulés alors que ce vaste pays contient de nombreuses particularités qu’il aurait été intéressant d’explorer.
Khadra peine donc ici à égaler la puissance et la profondeur des ses romans algériens, ce qui n’empêche pas « Les hirondelles de Kaboul » de demeurer un livre intéressant.
Commentaires
Enregistrer un commentaire