Vouloir toucher les étoiles (Mike Horn)

 


Poursuivant la découverte des aventures de Mike Horn, j’ai voulu lire « Vouloir toucher les étoiles ».
Sorti récemment en 2015, « Vouloir toucher les étoiles » est un récit alternant autobiographie de l’aventurier et nouveaux exploits autour de l’ascension en 2007 sans oxygène et sans cordée, de quatre des plus hauts sommets du monde dans Karakoram : les deux Gasherbrum dit G1 et G2, le Broad Peak et le fameux K2.
Expérimenté en montagne andines, Horn n’avait malgré tout jamais gravi de sommets à plus de 6000 mètres, ce qui demeure l’ascension la plus sélective et aussi la plus dangereuse.
Avec ses compagnons alpinistes Jean Troillet, Fred Roux et Olivier Roduit, il y raconte la mort qui guette sous la forme d’avalanches meurtrières et imprévisibles, de fissures traitresses prêtent à se dérober mais plus surement encore du mal de l’altitude qui à plus de 7000 mètres, paralyse l’activité cérébrale, annihile tout force et pire fait perdre toute notion de cohérence.
A chacune des ascensions ou presque tombent des alpinistes chevronnés victimes de leur orgueil ou tout simplement de leur manque de chance, à croire que la montagne prélève à chaque fois son du.
Entre deux exploits, Horn se raconte : son enfance en Afrique du Sud avec une notion toute relative de l‘Apartheid, déjà habitée par une farouche envie de liberté et de découverte, la mort traumatique de son père, fauché prématurément à 43 ans d’un cancer foudroyant, son engagement précoce dans les Forces Spéciales d‘Afrique du Sud, son expérience de la guerre et donc de la mort, contre la Namibie voisine avant de rentrer dans le rang un court instant avec un diplôme universitaire et un confortable job dans l’import-export agroalimentaire avant de tout plaquer pour vivre une vie plus excitante avec un exil sans un sous en poche en Suisse ou il connaitra une vie précaire pour finalement trouver l’amour avec sa femme Cathy et un emploi de moniteur spécialisé dans la descente de rivière en hydro speed.

S’illustrant dans cette discipline par des exploits toujours plus audacieux, Horn finira par attirer l’attention de la société Sector qui le sponsorisera et lui permettra de changer de vie en vivant réellement de sa passion.
Exploit après exploit, Horn connaitra une notoriété toujours grandissante avec toujours à ses cotés, la fidèle Cathy, son point d’ancrage dans le monde, qui lui donnera deux filles Annika et Jessica.
Aventurier infatigable, il explorera le monde avec une appétence particulière pour l’Amérique du sud, l’Océan et le Grand Nord.
Les pires moments, Horn les raconte lorsque lui-même en grande difficulté sur les hauts sommets, il devra porter secours à des alpinistes en situation encore plus critique ou survivre d’extrême justesse à un attentat sanglant des Talibans au Pakistan.
Il connaitra aussi l’échec à des multiples reprises face au redoutable K2, second sommet plus haut du monde.

Mais le moment le plus émouvant du livre reste le récit du combat qu’a livré Cathy contre un tenace cancer du sein, qui finira malgré tous ses efforts à l’emporter en 2015.
Très marqué par la perte de sa vie, Horn continuera tout de même en champion, transférant son amour à ses filles et estimant que l’esprit de sa femme continuera de l’accompagner à travers ses périples.
L’éducation des jeunes pour préserver la Nature, constitue également une de ses grandes préoccupations.
En conclusion, « Vouloir toucher les étoiles » est sans nul doute le récit d’aventures le plus passionnant qui soit car le plus personnel.
Au-delà des exploits sportifs à haute altitude, Horn s’y dévoile à cœur ouvert avec beaucoup de courage et de sincérité.
Il montre également que tout surhomme qu’il soit, il n’en demeure pas moins modeste car vulnérable au destin et à la maladie, qui peut lui rappeler à tout instant sa petitesse.
Mais conscient de sa fragilité, Horn continue d’avancer et de se réaliser en faisant à présent office de passer entre la beauté de la Nature qu’il a pu si souvent observer et les jeunes générations qui il l’estime devront prendre le relai pour la préserver.
Un modèle donc d’esprit d’entreprise et de sagesse que cet homme de 50 ans à présent !


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