5150 (Van halen)


Dans la continuité de la redécouverte du patrimoine de Van halen, « 5150 » sorti en 1986 est surtout remarquable pour être le premier album des américains sans Dave Lee Roth au chant et avec le flamboyant Sammy Hagar en remplacement.

Au premier abord après l’écrasant succès de « 1984 », la tache semble impossible pour le groupe, pourtant tel l’Atlas ridicule body buildé et huilé soulevant le monde de la pochette, « 5150 » débute pied au plancher avec le rapide, incisif et diablement sexy « Good enough » et sa remarquable synergie guitare/voix.

Le ton s’adoucit un peu et l’apport massif des synthétiseurs fait clairement pencher « Why can’t this be love » du coté du big rock US généraliste parfaitement calibré.

Nouvelle accélération assassine avec « Get up » au jeu de guitare d’Eddy proprement ébouriffant avec un Hagar extrêmement puissant et dominateur puis rebasculement vers la musique pop radio avec le néanmoins excellent « Dreams » porté par un chanteur d’un niveau exceptionnel.

Après pareil début en fanfare, il est bien notable d’observer un fort ralentissement sur « Summer nights » et « Best of two worlds » un tantinet plus poussifs malgré encore une fois un solide son rock et quelques refrains appuyés.

Van Halen verse ensuite dans la ballade langoureuse de « Love walks in » certes bien interprétée mais beaucoup trop guimauve pour être crédible.

L’auditeur sans doute un peu agacé par la tournure que prennent les évènements glisse alors sans grande conviction vers la fin du disque symbolisée par  « 5150 » title track plombé par un manque d’inspiration et d’entrain manifestes et « Inside » pénible car complètement déstructuré.

En conclusion, « 5150 » après un début tout en biceps gonflés, s’écroule comme un soufflet et montre toute la difficulté pour Van Halen de combler le départ d’une personnalité aussi créative et charismatique que Roth.

Hagar est certes un excellent chanteur de hard rock au timbre chaud, puissant et sensuel, mais le problème semble plus général avec un manque global d’inspiration et de vélocité dans la musique proposée notamment au niveau des riffs/solo d’Eddy Van Halen au talent particulièrement étouffé.

Encore sonné par le départ de Roth, on sent le groupe fragile et titubant sur ses bases.

La suite prouvera qu’il sera trouver la bonne carburation avec le moteur Hagar et trouver les ressources pour survivre.

Ceci ne s’entend pas vraiment sur ce « 5150 » qui mis à part sa première partie en fanfare, demeure assez dispensable.

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