L'ile du docteur Moreau (H.G Wells)


 

Publié en 1896, « L’ile du docteur Moreau » est un autre grand classique de H.G Wells.

Passionnante nouvelle adaptée de multiples fois au cinéma dont la dernière avec Marlon Brando et Val Kilmer, « L’ile du docteur Moreau » raconte le naufrage au large d’iles du Pacifique peu connues, d’un passager anglais appelé Edward Prendick, qui à moitié mourant sur sa chaloupe de fortune, est recueilli par un petit navire appelé la Chance rouge.

A bord, Prendick ex étudiant en biologie passe sous la protection d’un ex biologiste appelé Montgomery, qui le tient à distance du capitaine Davis et de ses hommes, étrangement agressifs.

Le navire parait contenir une cargaison d’animaux (lapins, chiens, puma) plus un homme au comportement étrange qui est régulièrement maltraité par le capitaine.

Arrivé à destination, le brutal Davis décharge précipitamment sa cargaison et prend la décision d’abandonner le malheureux Prendick de nouveau à la merci des océans mais cette fois il est sauvé par Montgomery et son supérieur, le docteur Moreau, un homme d’âge mur semblant régir l’ile.

Bien que correctement traité, Prendick perçoit l’ambiance étrange sur l’ile et comprend que Moreau assisté de Montgomery réalise des expériences de vivisection sur les animaux importés sur l’ile.

Une expédition nocturne permet à Prendick de préciser son sentiment de malaise en découvrant que les hommes présents sur l’ile présentent une forme d’horrible hybridation avec des animaux.

Malgré les mises en garde des deux scientifiques, Prendick poursuit ses investigations nocturnes et guidé par un des hommes singes, pénètre dans la société des créatures de l’ile, qui tapie dans la foret, mènent une vie en communauté ou la répression des instincts animaux semble érigée en loi suprême.

Moreau qui semble toujours exercer une autorité naturelle sur ses créatures, voit pourtant d’un mauvais œil ces expéditions et leur demande de capturer Prendick.

Traqué et désespéré, Prendick menace de se noyer dans la mer mais est finalement convaincu par les deux hommes de revenir au sein de l’ile.

Se sentant confusément un besoin de justification, Moreau explique longuement à Prendick ses motivations pour créer des hommes parfaitement conditionné physiquement et mentalement à partir d’animaux dont il ignore les horribles souffrances dans la poursuite de son but supérieur.

Bon an mal an, Prendick est contraint d’accepter cette réalité rebutante mais constate avec effroi que avec les temps, les monstres de Moreau retrouvent leurs instincts primitifs.

Le plus dangereux d’entre eux, le redoutable homme léopard, entré en rébellion complète contre son créateur puis est finalement traqué par tous Montgomery, Prendick et toutes les autres créatures.

Dans un dernier sursaut de pitié, Prendick préfère tuer l’animal plutôt que de livrer aux sévices du docteur fou.

Mais la rébellion ne tarde pas à gagner l’ensemble des monstres, et Moreau, Montgomery et leur homme singe fidèle M’ling sont tués par des créatures fauves tenant de la hyène, du loup, de l’ours ou du taureau.

Aidé d’un homme chien, dernier soutien en raison de la fidélité supposée de cette race à l’homme, Prendick entame alors un lutte à mort pour se défendre contre les monstres de l’ile dirigé par une hyène-porc cruelle.

Comprenant que la partie est perdue, Prendick prend la décision de construire un radeau et se lance en pleine mer pour trouver un salut bien aléatoire, qu’il finit pourtant par obtenir avec un brick qui le prend à son bord.

Revenu en Angleterre, Prendick préfère s’établir au calme apaisant de la campagne afin d’échapper aux cauchemars des hommes-animaux qui le hantent.

En conclusion, « L’ile du docteur Moreau » est un livre fantastique, d’une imagination et d’une audace folle.

Superbement écrit, il plonge le lecteur dans une atmosphère exotique entremêlée de cauchemar scientifique digne du docteur Frankenstein de Shelley.

Porté par le suspens et les découvertes toujours plus étonnantes effectuées dans cette ile coupée du monde, on dévore ce roman qui figure pour moi parmi les plus belles réussites de Wells dans un genre plus horrifique que appartenant à la pure science fiction.

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