La ferme des animaux (George Orwell)
Tout le monde connait surtout George Orwell pour son formidable roman d’anticipation « 1984 » mais moins pour « La ferme des animaux » courte fable animalière à forte teneur politique.
Dans ce roman écrit en 1945, Orwell décrit la révolte des animaux d’une ferme de la campagne anglaise contre leur fermier Mr Jones.
La révolte est fomentée par trois cochons, Napoléon, Boule de neige et Brille-Babil qui suivent les préceptes de leur ancêtre Sage l’ancien, cochon philosophe pour fonder la doctrine animaliste comportant sept préceptes fondateurs prônant l'égalité entre animaux et le rejt des coutumes humaines.
Les animaux exploités par leurs maîtres humains de leur naissance à leur mort, rêvent d’indépendance, de liberté et de meilleurs conditions de vie.
L’analogie avec l’éveil des masses populaires aux doctrines communistes est assez évidente.
Si Sage était le théoricien progressiste, Napoléon et Boule de neige sont les activistes révolutionnaires qui poussent les animaux de la ferme, vaches, moutons, chiens, chat, poules, pigeons, oies et chevaux à la révolution.
Mr Jones est chassé de sa ferme et après une tentative infructueuse de reconquête par la force, quitte définitivement les lieux en laissant la place aux animaux.
Pourtant si les premiers temps de l’auto administration se passent plutôt bien sous la gouvernance démocratique des cochons réputés plus intelligents, un putsch ne tarde pas à s’établir.
Napoléon prend le pouvoir en s’appuyant sur neuf féroces chiens qu’il a dressés pour en faire sa garde prétorienne.
Il chasse le modéré Boule de neige et ne tarde pas à durcir le régime des animaux en les nourrissant moins, les faisant travailler plus notamment à l’édification pénible d’un moulin destiné à produire de l’électricité.
Rapidement le lâche Brille-Babil se fait le porte parole de Napoléon, n’hésitant pas à faire preuve de révisionnisme pour propager la propagande la plus honteuse visant à diaboliser Boule-de-neige et a édifier un culte de la personnalité autour du nouveau chef des animaux.
Ceux qui résistent ou sont soupçonnés de trahison sont exécutés.
Les animaux sont conditionnés notamment les stupides et dociles moutons.
Napoléon établit des liens commerciaux avec les fermes voisines, s’arroge tous les privilèges et n’hésite pas à violer allégrement les sept commandements de l’Animalisme.
L’un des épisodes les plus tristes est la disparition de Malabar, le colossal cheval de trait, infatigable et naïf travailleur, qui devenu trop vieux est vendu à un équarrisseur alors qu’on lui faisait miroiter une retraite au calme.
Le livre se termine sur une vision de cauchemar, les affreux cochons banquetant à la même table que les fermiers humains qui se réjouissent de leurs accord commerciaux et des conditions de vie encore plus dures mises en place dans la ferme.
En conclusion, « La ferme des animaux » est un livre coup de poing contre les dérives du communisme, un livre qui fait mal et qui traumatise.
Orwell met en garde contre les tentatives de révolutions qui se terminent par des coups d’états et par la dictature de tyrans sanguinaires secondés par des valets serviles prêts à tout.
On sent l’écrivain, pourtant militant de gauche amèrement déçu par le Stalinisme.
« La ferme des animaux » est un livre sombre, inquiétant, peu optimiste qui met au final mal à l’aise.
La question qu’on peut se poser est donc si au final, le pouvoir finissait par corrompre les beaux idéaux ? Qu’aurait donné un régime mis en place par le révolutionnaire Che Guevara, que tout les jeunes (et moins jeunes ! ) arborent fièrement en tee shirt ?
A mon avis une dictature similaire à celle des soviétiques.
Vous avez aimé « 1984 » ou « Il était une fois la révolution » de Sergio Léone ? Lisez donc « La ferme des animaux » qui certes moins dense et abouti, traite des même sujets avec une intelligence et une force de conviction inouïe.
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