Metal (Janis Jonevs)

 



En 2014, Janis Jonevs écrivain letton crée la surprise avec son premier roman à succès « Metal ».
« Metal » est le récit d’une passion de jeunesse, la musique « metal » que l’auteur rencontra au milieu des années 90 peu après la mort de Kurt Cobain le leader de Nirvana, suicidé en avril 1994.
Dans sa ville de Jelgava, Janis raconte la naissance d’une passion tout d’abord centrée exclusivement sur Nirvana en raison de l’aspect torturé, rebelle et tragique de la personnalité de Cobain.
De fil en aiguille, l’adolescent maigre et intello rencontre d’autres garçons partageant la même passion, des copains affublés de surnom comme la Mort, Zombis ou l’Embrouille.
Ils s’échangent beaucoup de cassettes audio afin de découvrir de nouveaux groupes toujours plus underground et discutent à n’en plus finir sur les mérites de chacun.
C’est aussi le temps des premières picoles et des bagarres avec les autres clans qui n’aiment pas leur look à cheveux longs.
Assez rapidement, Nirvana passe au second plan et le groupes plus violents et extrêmes de death, doom et black metal obtiennent leurs faveurs avec une prédilection pour les groupes nordiques ouvertement sataniques entachés de violence comme Mayhem ou Burzum.
Pour faire comme ses idoles, Janis achète une guitare et s’y exerce…
Face à l’incompréhension des adultes, parents ou professeurs, il raconte la construction de ce monde parallèle et les innombrables virées pour assister à des concerts d’une scène locale en plein développement dont les musiciens lettons font figure d’idoles.
Au registre plus anecdotique, on notera la fréquentation de truands russes l’ayant pris en sympathie, la victoire dans un match de streetball, une partie de pêche à la dynamite ratée et les plans concerts foireux dans des lieux improbables…
Mais Janis n’ira jamais au bout de ses rêves et ne fondera jamais un groupe de metal extrême…
Dix ans après, lorsqu’il retrouve ses copains trentenaires, chacun a pris une voie plus sage et s’est éloignée de la furie de ses jeunes années.
Ils restent alors les souvenirs teintés de nostalgie qu’on prend plaisir à évoquer.
En conclusion, malgré son succès générationnel qui aurait du me toucher, « Metal » ne m’a pas du tout passionné.
Je ne partage pas cette passion de la recherche de la musique la plus extrême et ai trouvé la plupart des groupes cités difficilement écoutables.
« Metal » est surtout pour moi le récit d’une dérive d’adolescents rebelles et mal dans leur peau, trouvant dans cette musique violente et nihiliste une marque de rejet de la société.
On aurait tout aussi pu appeler ce livre « Les années loose » car la plupart des récits traitent d’épisodes assez peu valorisants : correction reçus par des groupes plus forts et violents, peur des Tziganes, des gangsters, des skinheads, bitures, incommunicabilité totale avec la gente féminine..
Une vision plus positive du rock ‘n’ roll est pour moi possible !


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