Le cas Richard Jewell (Clint Eastwood)

 



En 2020, Clint Eastwood sort un nouveau film en tant que réalisateur « Le cas Richard Jewell ».

« Le cas Richard Jewell » nous replonge dans l'ambiance des Jeux Olympiques d'Atlanta en 1996 dont la seule image qui reste durablement est celle de Mohamed Ali malade allumant la flamme en tremblant comme une feuille.

Après une carrière ratée dans la police et comme gardien d'école, Richard Jewell (Paul Walter Hauser) voit dans l'organisation des Jeux une belle opportunité de carrière et se fait embaucher comme agent de sécurité.

Lors d'un concert en plein air dans un parc, Jewell repère des jeunes alcoolisés qui lui tiennent tête et doit faire appel à aux policiers.

Après que les jeunes soient partis, il remarque un sac à dos qu'il estime suspect et alerte ses collègues.

Jewell insiste pour qu'un démineur intervienne et lorsqu'il comprend qu'il y a une bombe dedans, fait évacuer la cabine des techniciens et établir un périmètre de sécurité qui permet d'épargner des vies.

La bombe explose finalement mais sans blesser grièvement personne.

Les médias en quête de héros mettent alors la main sur lui et le propulsent dans la lumière.

Cette soudaine célébrité déstabilise ce trentenaire obèse vivant chez sa mère Barbara (Kathy Bates).

Mais sous l'impulsion de Kathy Scruggs (Olivia Wilde) une journaliste locale particulièrement arriviste entretenant une liaison avec Tom Shaw (Jon Hamm) l'agent du FBI chargé de l’enquête, la situation se retourne et de héros Jewell passe à suspect.

Le FBI fouille son passé et le met sous surveillance.

Harcelé de questions, Jewell a alors le réflexe de faire appel au seul avocat qu'il connaisse, Watson Bryant (Sam Rockwell), avec qui il avait sympathisé lorsqu'il travaillait comme magasinier.

Mis à son compte dans un bureau minable avec Nadya (Nina Arianda) une secrétaire d'Europe de l'Est, Bryant qui pensait d'abord devoir relire un contrat d'édition, accepte ensuite sans sourciller de défendre Jewell.

La bataille est rude face à l'incroyable machine à broyer qui se déchaine contre eux.

Le profil de Jewell correspond en effet à celui d'un « petit blanc » frustré ayant agi par désir de revanche sociale et Shaw va employer tous les moyens pour lui arracher des aveux.

Mais Bryant tient bon et défend bec et ongles son client, faisant barrage aux techniques de son client.

Après plusieurs semaines douloureuses alternant perquisitions et interrogatoire tendancieux, Jewell est innocenté avec l'aide de Bryant qui a remis Scruggs violemment à sa place.

Il parvient alors à retrouver un poste dans la police mais disparaitra prématurément à 44 ans.

Restée seule, Barbara s'occupera des enfants que Bryant a eu avec Nadya.

En conclusion, malgré son manque de succès au box-office, « Le cas Richard Jewell » est un film intéressant remettant en lumière une affaire méconnue enterrée dans le passé des « Jeux Pepsi » comme on les avait appelé à l'époque.

Jewell est en fait le petit gros de l'école, le souffre douleur dont tout le monde aime profiter et ce regard biaisé ressort dans l'appréhension du personnage par les enquêteurs du FBI qui paraissent incompétents, la presse ne jouant ici que son rôle malheureusement habituel de meute affamée en quête de scoop.

Même si l'histoire a du mal à tenir la distance des 2 heures, « Le cas Richard Jewell » est porté par des acteurs fantastiques et notamment Rockwell, parfait en petit avocat rebelle et charismatique, finissant par devenir l'ami du paria après l'avoir défendu à mort.

Peut-être pas le meilleur Eastwood donc mais un film intelligent et sensible qui montre la variété du spectre d'Eastwood.

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