American caesar (Iggy Pop)

 




En 1993, en pleine vague Grunge, Iggy Pop sort « American caesar » qui fait suite à un « Brick by brick » sympathique mais un peu boiteux.

La pochette laisserait penser à un des innombrables live jalonnant la carrière du torse le plus célèbre de l’histoire du rock mais il n’en est rien, « American caesar » est bel bien un album studio.

Hal Cragin à la basse, Larry Mullen à la batterie, Erich Schermerhorn à la guitare, Malcom Burn  qui assure guitare/claviers/harmonica composent la base de l’entourage de la star sur ce disque.

Après « Character » une belle et courte introduction à la guitare sèche, on rentre dans le vif du sujet avec « Wild america » , assez faiblard avec son riff répétitif, déglingué et une timide participation du musculeux Henry Rollins, figure du punk hardcore américain.

Plus inspirée, « Mixin the colors » est une belle ballade acoustique humaniste ou vient se superposer le son d’un harmonica à la voix magnifique du Pop of Punk.

Ce titre original voit l’apparition de musiciens additionnels,  Jay Joyce, Bill Dillon, aux guitares, Darryl Johnson aux percussions et Katell Keineg aux chœurs.

« Jealousy » poursuit dans une veine calme, sombre et introspective.

Après la jalousie, la haine ! « Hate »  est interminable et franchement moins réussi que son prédécesseur.

« It’s our love » est une langoureuse ballade, trop mièvre à mon goût.

« Plastic and concrete » franchement passable, est le premier titre estampillé punk du disque avec son tempo rapide.

Iggy retourne ensuite au ton principal de cet album, la ballade acoustique avec « Fuckin alone » déclamée de façon parlée et dotée d’un refrain peu emballant d’une grande tristesse.

« Highway song » est une chanson sympathique ou Iggy prend sa belle voix de crooner.

« Beside you » est LE tube du disque, avec une superbe mélodie émouvante chantée en duo avec la chanteuse Lisa Germano.

Ce formidable duo rappelle quelque peu la réussite de « Candy » réalisé sur l’album précédent.

L’album prend alors une tournure plus rock et électrique.

Doté de riff puissants et d’un refrain charismatique, « Sickness » est un excellent morceau.

« Boogie boy » avec son feeling rock n roll très prononcé est une merveille à l’écoute.

« Perforation problem » est un rock solide et dynamique.

 « Social life » curieusement placé avec son rythme lent et acoustique vient complètement casser ce bel élan relancé avec « Louie Louie » l’irrésistible reprise très rock n roll de Richard Berry qui deviendra un des classiques d’Iggy sur scène.

Avec ces 7 minutes passées, « Caesar » sorte de long discours halluciné, déclamé à la manière mégalomane d’un empereur romain régnant aux Etats-Unis, s’avère être un temps fort.

« Girls of N.Y » ultime ballade acoustique constitue un digestif agréable de ce disque aussi copieux que déroutant.

« American caesar » est un album plutôt difficile d’accès ou Iggy Pop semble avoir voulu montrer une facette plus intimiste et sensible de sa personnalité.

Les ballades acoustiques introspectives sont ici prédominantes.

Elles sont globalement de bonne qualité même si à mon sens certaines auraient pu ne pas figurer sur le disque.

Quatre ou cinq titres plus rock viennent un peu curieusement animer par instant cet album calme, intelligent et surtout triste comme une journée d’hiver sans lumière.

« American caesar » n’est sûrement pas le disque que vous écouterez le matin pour démarrer au quart de tour ou pour faire la fête, c’est un disque à écouter le soir au calme chez soi plusieurs fois d’affilée pour en saisir pleinement le feeling.

On saluera ici la démarche de l’artiste, son courage, son honnêteté et son refus de sombrer dans la facilité en proposant un facile copier/coller des ses disques précédents.


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