The hero and the madman (Thin Lizzy)


 


En 2002, sort la compilation « The hero and the madman » de Thin Lizzy avec un Phil Lynott particulièrement conquérant sur la pochette.

Ce disque copieux de dix-huit titres commence par « Little girl in bloom » morceau très doux et planant tiré de « Vagabond of the western world », sur lequel la voix magnétique de Lynott se fait étrangement caressante.

On descend encore plus loin dans la discographie du groupe avec « Chatting today » hérité de « Shades of a blue orphanage » mélange surprenant de rock acoustique et de musique celtique.

Thin Lizzy se fait ensuite incroyablement mollasson sur « Randolph’s tango » sans doute plus destiné à aider à roupiller sur une plage tropicale qu’à faire hurler les stades.

Le niveau reste très faible sur « Remembering part 2 (new day) » ainsi que sur la médiocre ballade « A song for while I’m away » interprétée dans un détachement absolu.

Il faut donc attendre « Gonna creep up on you » toujours issu du même « Vagabonds of the western world » pour trouver la première attaque rock sensuelle et sauvage de la compilation.

Sur le très bon « Baby face », Lynott se métamorphose en fauve séducteur, sauvage et instinctif tandis qu'Eric Bell monte le son de sa guitare.

Cette petite poussée de fièvre se calme rapidement sur « Brought down » qui déroule juste assez de dynamique pour ne pas endormir l’auditeur.

On continue de puiser dans le premier album les méconnus « Honnesty is no excuse » au surprenant chant country-folk et « Clifton grange hôtel » guère passionnant.

Une nouvelle facette des Irlandais surgit alors sur « The hero and the madman » longue fresque de plus de six minutes mettant en valeur les talents de conteur de Lynott.

Le tempo balance franchement sur « Things ain’t working out down on the farm » finalement plus rock que son titre ne laissait imaginer, mais est aussitôt arrêté dans son élan par l’assommante ballade « Diddy Levine » qui ne voit la guitare d’Eric Bell décoller uniquement après plus de trois minutes.

Old rock n’ roll retro et sympathique sur « I don’t want to forget how to jive » et groove un peu bluesy un peu statique sur « Ray-gun » avant d’aborder la dernière ligne droite de la compilation.

Celle-ci sera composée de « Call the police » un peu décevant par son coté léger et funky, d’un blues insupportable « Slow blues » et d’un autre morceau étonnant en mode western-narratif, « The Friedel ranger at clontarf castle ».

En conclusion, se concentrant sur le début de la carrière de Thin Lizzy « The hero and the madman » donne un bon aperçu du style du groupe entre 1971 et 1973.

Le résultat n’est guère emballant et si les compositions sont d’un niveau tout à fait respectable, le style incisif et flamboyant de Thin Lizzy ne transparait que par éclipses.

Lent, classique, mélodique, pas toujours palpitant, « The hero and the madman » se situe pour moi avant l’orientation plus hard du groupe et son ascension vers les sommets que je situe débuter à partir de l’excellent « Fighting » (1975).

Mais cette relative déception ne m’empêchera sans doute pas de vouloir sans doute un jour découvrir les tous premiers disque du grand, de l’immense Thin Lizzy…

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