Initiation à la sagesse égyptienne (Naomi Ozaniec)

 



Ces derniers mois en lisant beaucoup de philosophes grecs j’ai constaté qu’une partie de leur savoir était héritée de l’Égypte ancienne, l’exemple le plus marquant étant Pythagore qui y séjourna plusieurs décennies pour s’instruire avant de développer sa propre philosophie très influencée par la culture égyptienne.

« Initiation à la sagesse égyptienne » de Naomi Ozaniec se veut donc une porte d’entrée pour mieux appréhender cette culture nimbée de mystères et de fantasmes.

Dans ce livre Ozaniec remet en cause le mode de pensée moderne basé sur des principes de rationalité, d’utilité et de segmentation des choses qui constituent à ses yeux autant d’obstacles pour comprendre le mode de pensée des anciens Égyptiens.

On apprend donc que les Égyptiens, fascinés par les phénomènes célestes, ont calqué leur culture autour de symboles évoquant l’origine du monde et le sens de celui ci.

Ces symboles s’expriment tout d’abord par l'adoption d'une mythologie extrêmement complexe avec les places prépondérantes d’Osiris, Isis, Horus, Seth et Thot puis Anubis et Maat mais aussi par la création d'un système d’écriture unique au monde : les hiéroglyphes.

Ozaniec insiste sur le rôle prépondérant des prêtres scribes dans l’organisation de la société égyptienne antique.

Ces scribes étaient les vecteurs du savoir de l’époque et en plus d’embrasser tout un ensemble de savoirs concernant l’astronomie, les mathématiques, l’architecture, la musique, la philosophie, la musique, la médecine… ils devaient également assurer un rôle religieux.

On comprend alors mieux l’importance du rôle de Thot, dieu de la sagesse et de l’écriture.

La conjonction du divin et de l’homme s’incarnait dans le rôle du pharaon qui plus qu’un roi ou qu’un empereur était considéré comme un dieu.

La dernière partie du livre est consacrée aux Mystères, ces rites initiatiques réputés secrets, auxquels accédaient certains initiés.

Ozaniec démystifie quelque peu le rôle de ces rites en montrant l’existence d’une partie simplifié accessible au peuple lors de grands festivals très théâtralisés, mais aussi d'une partie effectivement réservée à certains élus passant par des étapes d’identification et d’assimilation de personnalités représentant principalement les divinités Isis et Osiris.

Ainsi l’errance d’Isis pour retrouver le corps de son mari était sensée représenter la quête de l’homme pour la sagesse, son questionnement, avant que la résurrection du corps d’Osiris ne soit vue comme le point culminant du rituel.

« Initiation à la sagesse égyptienne » est un petit  livre original, intéressant mais parfois un peu déroutant dans sa structure avec l’incorporation de passages ou l’auteur nous propose ni plus ni moins que de rentrer en méditation afin de mieux ressentir les rituels de l’Égypte antique !

J’ai noté aussi une approche assez critique, voir trop critique de notre monde sans doute jugé trop technologique et froidement rationnel en comparaison avec la richesse du symbolisme égyptien et de sa puissante imagination amenant le divin au plus près de l’homme.

Ces réflexions atteignent pourtant souvent leur but, notamment lorsque l’auteur compare l’extrême sophistication des rites funéraires égyptiens, l’embaumement, l’édification de somptueux tombeau-pyramides sensés traduire leur respect de la vie et de la mort, avec nos rites modernes sommaires traduisant un éloignement autour de ces valeurs pourtant fondamentales à nos existences humaines.

Donc si pour l’instant donc je n’envisage pas de me mettre à la méditation, en revanche je partage le point de vue d'Ozaniec sur le fait que les sagesses anciennes de civilisations aussi brillantes et complexes que celles de l’Égypte antique ont encore beaucoup à nous apprendre.

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