Road to ruin (The Ramones)
Enchaînant les classiques à une cadence qu’un dealer de Central Park dans les années 70 aurait qualifiée de stupéfiante, les Ramones sortent en 1978 leur déjà quatrième album, « Road to ruin » .
Preuve que tout va plus vite avec les petits gars du Queens, le batteur Tommy Ramone a ici délaissé son instrument de travail pour être remplacé par Marky Ramone.
Mais comme les Ramones semblent être une « happy family » Tommy passe néanmoins à la production du disque enregistré comme il se doit dans leur fief New Yorkais.
On notera le léger effort artistique sur la pochette, empruntant au monde des bandes dessinées cher à ces éternels adolescents.
Ouvrant ce disque, « I just want to have something to do » puissant et magique, est typique du style et de l’excellente qualité de musique que pouvait atteindre le groupe à l’époque.
La production semble plus aboutie, le son est beaucoup plus puissant et fluide que sur leur premier opus.
L’excellente impression du début se poursuit sur « I wanted everything » hymne punk-rock irrésistiblement conquérant.
Les Ramones sortent alors de leur chapeau une ballade au style rétro « Don’t come close » ou la voix magique de Joey Ramone fait comme souvent le différence.
« I don’t want you » bien que assez ordinaire pour un groupe de ce calibre, s’avère néanmoins tout à fait honnête.
Deuxième ballade langoureuse de ce disque, « Needles and pins » sympathique n’a pas tout à fait le même impact que « Don ‘t come close ».
Difficile de faire plus punk que « I’m against it » , tant tout l’esprit de ce mouvement se trouve condensé dans 2’49 puissantes et enlevées.
Arrive LE tube de l’album et sans doute mon morceau préféré de leur carrière « I wanna be sedated » , irrésistible tube punk-rock agrémenté de lignes de chants fantastiques et de la touche rétro habituelle des New Yorkais.
Aussi génial qu’intense et inspiré, « Go mental » déboule ensuite à toute vitesse, dévastant tout sur son passage, conquérant les ames et les cœurs.
« Questionningly » troisième ballade de l’album offre un moment tranquillement relaxant avant un final digne d’un 14 juillet punk rock.
« She is the one » est il le meilleur titre punk rock jamais écrit ? En tout cas les Ramones arrivent avec leur style inimitable encore à produire un hit devant lequel on ne peut que s’incliner avec gratitude après avoir connu un tel orgasme musical.
« Bad brain » , rapide et efficace fonctionne magnifiquement bien.
« It’s a long way back » racontant le retour douloureux des Ramones d’un voyage en Allemagne, s’avère un titre à la mélodie prodigieusement touchante.
Après un prodigieux « Rocket to Russia » , j’étais assez sceptique sur la capacité du groupe à se renouveler et pensais même assister à un effritement artistique bien naturel.
Pourtant les Ramones parviennent avec ce « Road to ruin » a pratiquement se hisser à la même hauteur que le précédent opus.
L’album est sans doute légèrement moins homogène que son prédécesseur avec plus de ballades pop dont certaines bien que bien exécutées me paraissent un peu ternes, mais se trouve en contre partie surboosté par quelques uns des tubes les plus fantastiques jamais écrits dans la carrière du groupe.
Loin de constituer une route vers un éventuel déclin, « Road to ruin » termine les années 70 en maintenant fermement le cap vers la mise en orbite programmée de la fusée punk rock la plus impressionnante de l’histoire de la musique.
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