Ozzmosis (Ozzy Osbourne)
Étant fan des premiers Black Sabbath j’ai toujours suivi avec intérêt les albums solo d’Ozzy Osbourne.
« Ozzmosis » et son excellent jeu de mot sortent en 1995, en pleine vague grunge, après quatre longue années de repos et un « No more tears » de bonne qualité.
Pour son grand retour, le Madman s’entoure de Dan Costronovo à la batterie, de deux claviers Rick Wakeman et Micael Beinhorn, de l’ex Black Sabbath, le mythique bassiste Geezer Butler et de son guitariste fétiche le blond et musculeux Zakk Wylde.
En invités ponctuels on notera la présence de deux stars du hard rock, Lemmy « Motorhead » Kilmister et le guitariste légendaire Steve Vai.
L’album démarre sur les chapeaux de roues avec un « Perry Mason » de grande classe, morceau phare judicieusement placé en tête de gondole, qui frappe fort avec son intro de clavier enlevée avant que des riffs en acier trempé typiques du meilleur de Wylde ne prennent le contrôle.
Lui succédant, « I just want you » est une poignante ballade de pure beauté et de grâce mélancolique.
« Ghost behind my eyes » est un peu tiédasse et mollassonne mais sauvée par ses mélodies vocales portées par la voix toujours particulièrement attachante d’Ozzy.
« Thunder underground » surprend par son coté originale et évanescent.
Ozzy aidé de Lemmy Kilmister pousse encore plus loin dans la douceur avec « See you on the other side », ballade gavée de claviers un peu rétro qui il faut le reconnaître atteint parfaitement son but.
Manquant singulièrement d’inspiration et de force de frappe, « Tomorrow » fait l’effet d’un pétard mouillé.
Nouvelle ballade et nouveau plantage sur « Denial » franchement médiocre pour un artiste de la trempe du Madman.
Dédié à son fils et composé avec Steve Vai, « My little man » est également une ballade à tendance orientale, qui séduit par sa mélodie subtile et délicate.
Les riffs pachydermiques de Zakk Wylde clouent au sol le « My Jekyll doesn’t hide » horrible qui semble agoniser sur place.
« Old L.A tonight » une ultime ballade lyophilisée finit d’achever un disque plus que poussif.
Après quelques premiers morceaux ultra prometteurs, « Ozzmosis » se vautre assez vite dans un océan de facilité et médiocrité.
Manquant de punch et d’inspiration, le Madman et sa clique alignent les ballades larmoyantes au risque d’étouffer leur propre public sous des tonnes de guimauves.
Avoir Osbourne, Wylde et Butler sur un même disque et entendre une musique aussi fade et formatée est plutôt rageant pour l’auditeur avide de riffs puissants et de fougueuses envolées métalliques.
« Ozzmosis » est donc globalement un disque décevant qui ne peut faire illusion bien longtemps.
Et oui il arrive que même les dieux déçoivent …
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