Troublegum (Therapy ?)

 



En 1994, Therapy ? Petit trio irlandais de Belfast quasi inconnu du grand public crée la surprise en sortant une véritable bombe : « Troublegum ».

Dans cette petite structure on trouve Andy Cairns au chant/guitare, Martin Mc Keegan à la basse et Fyfe Ewing à la batterie.

Ce « Troublegum » à la pochette étrange, débute par un punch dans l’estomac avec le terrible « The knives » , court, intense et gavé d’agressivité.

Le format, l’attitude nihiliste, je m’enfoutiste, le sentiment d’urgence sont punk mais le son lourd et terriblement puissant fait irrémédiablement penser au métal moderne.

 « Screamager » qui arrive après l’électrochoc de « The knives » présente un coté plus accessible avec d’excellents refrains immédiatement mémorisables.

C’est la pour moi que réside la force de Therapy ? Produire une musique très puissante tout en gardant un coté mélodique suffisamment accrocheur pour séduire.

Bourré d’énergie, de riffs et de refrains fantastiques « Hellbelly » produit l’effet d’un irrésistible rouleau compresseur aux effets dévastateurs mais est pourtant surclassé par « Stop it you ‘re killing me » , en raison de son riff infernal et massif, tournoyant inlassablement telle une gigantesque boule de démolition perpétuellement en mouvement.

« Going nowhere » est le morceau le plus connu de Therapy ?, celui qui les fit exploser au plus haut niveau et passer sur les média grand public.

A l’époque j’assistais médusé à la diffusion du clip en boucle à 7h du matin sur M6.

« Going nowhere » court, intense et maîtrisé, condense en lui seul en un peu plus de deux minutes tout le talent et le savoir faire du groupe.

Plus rock, mélodique mais néanmoins bien rythmé, « Die laughing » fut également un des plus grands tubes de Therapy ?  en raison des ses refrains accrocheurs.

Après ce début en fanfare, les Irlandais éprouvent enfin le besoin de souffler avec « Unbeliever » , lent, hypnotique et étrange, assez révélateur du style moins linéaire que le groupe adoptera par la suite.

On revient aux gifles assénées avec une force surhumaine avec « Trigger inside », irrésistible bombe construite à base de riffs et de refrains thermo nucléaires.

Moins évident « Lunacy booth » est pourtant extrêmement intéressant avec son alternance de passages lancinants et de refrains sifflant comme des serpents diaboliques.

« Isolation » est un titre une nouvelle fois parfaitement incroyable à la fois rapide, puissant et terriblement magnétique.

Sur « Turn »  , Andy Cairns pose sa voix rauque sur un magnifique tempo torturé et sombre rappelant fortement le meilleur d’Alice in Chains.

On assiste ensuite à une légère baisse de régime.

Si « Femtex »  a un coté peut être plus facile et  « Unrequited » étrange et plaintif, s’avère plus déroutant,« Brainsaw » brutal et hargneux vient terminer en force cet album explosif.

Avec « Troublegum », Therapy ? signe un coup de maître et sans doute l’un des meilleurs albums de punk rock de l’histoire.

Le niveau des composition est tout bonnement hallucinant, alliant  esprit punk, énorme puissance de feu métallique et o divine surprise quelques légères variations rock plus intimistes pour achever de prendre tout le monde à revers.

Il n’y a pratiquement rien à jeter sur ce disque majeur des années 90.

L’amateur de musique complexe, raffinée, d’ambiances tamisées à la texture subtile ne pourra pas aimer cet album qui s’écoute généralement d’une traite sans même prendre le temps de reprendre sa respiration, saoulé que l’on est par les multiples coups de boutoirs de cet orage de feu et de fer que l’on subit en quasi permanence.

« Troublegum » eut un immense impact et le groupe qui semblait avoir trouvé la formule magique du succès éternel, ne fut jamais en mesure de rééditer un exploit de cette trempe, sombrant au fil des années dans un anonymat progressif ce que l’on ne peut au final qu’ardemment regretter.

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