Johnny the fox (Thin Lizzy)

 



Profitant du fort succès de leur album « Jailbreak », les quatre mousquetaires de Thin Lizzy décident de battre le fer tant quand il est encore chaud et sortent « Johnny the fox » la même et donc divine année 1976.

Si j’avais été dithyrambique sur un« Fighting » inspiré, plus mesuré sur « Jailbreak » plus calibré , force est de constater que « Johnny the fox » est sans doute à placer entre les deux.

On notera tout d’abord la magnifique pochette mystérieuse et ésotérique, avec son inspiration tirée de légendes celtes.

Le morceau d’ouverture « Johnny » représente pour moi la plus parfaite expression du hard rock, tempo vif et enlevé, rythmique en acier, voix grondante mais maîtrisée, guitares effilées, menaçantes, tranchantes comme des lames de rasoirs viennent prouver que Thin Lizzy appartient à la race des Saigneurs du son.

Bien que moins intense que son cousin, « Rocky » est un titre au rock pugnace plombé de solo de grande envergure de la paire magique Gorham/Robertson.

Le groupe quitte son mode mauvais garçon pour accoucher de « Borderline », une langoureuse ballade aux forts accents de country-folk.

Que dire de « Dont believe a world » si ce n’est que ce morceau possède la séduction immédiate des chef d’œuvres, avec son rock racé, mélodique combiné à une fluidité dépassant l’entendement.

Bien que très doux et calme, « Fools good » est néanmoins rendu agréable par la voix toujours émouvante de Lynott.

« Johnny the fox meets Jimmy the weed » est un titre fantastique, d’une originalité incroyable, avec une rythmique très funky et un phrasé quasi parlé de ce diable de conteur irlandais.

Moins original « Old flamme » renoue avec les ballades un peu trop cotonneuses à mon goût.

Sur « Massacre » , le groupe retrouve son inspiration pour créer un morceau intense porté par un chant à la fois éthéré et mélancolique.

Thin Lizzy poursuit sa politique d’alternance avec une nouvelle ballade « Sweet Marie » encore une fois trop étirée et larmoyante pour moi.

Fort heureusement plus rythmé, « Boogie woogie dance » vient clôturer cet album de manière festive avec un Lynott au charisme quasi sexuel de grand fauve insatiable.

En conclusion « Johnny the fox » aurait pu être un chef d’œuvre tant il contient certaines de plus belles réussites du groupe, véritables merveilles du genre mais  Thin Lizzy cède à mon sens trop systématiquement à son péché mignon : le slow qui tue avec ces très longues ballades ici franchement moyennes qui viennent plomber un album souvent par ailleurs grandiose.

On oublie alors un peu trop vite à mon goût les délicieux frissons de la rue que savent si bien créer Lynott et sa bande pour trop sagement rentrer chez soi déguster de bonnes grosse tisanes au coin du feu.

Dommage donc pour un album tout de même globalement remarquable.

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