Don't worry about me (Joey Ramone)
« Don’t worry about me » album solo de Joey Ramone sorti en 2002 recèle assurément une aura particulière compte tenu de ses conditions d’enregistrements quelques mois avant la mort du chanteur atteint d’un cancer de la lymphe.
Pour cet album aux allures de testament, Joey s’était entouré d’une pléiade de musiciens en plus de sa formation de base composée de Daniel Rey à la guitare, Andy Shernoff à la basse, Joe Mc Ginty aux claviers.
On trouve donc outre des stars comme Captain Sensible et Marky Ramone en soutien, plusieurs guitaristes, bassistes, choristes ou batteurs de studio pour la réalisation de cet album unique.
« Don’t worry about me » commence par une reprise rock de la chanson de Ray Charles « What a wonderful world » qui fit le tour du monde et fut un succès mondial.
L’impact de ce titre fut tel que Michael Moore le choisit pour habiller son documentaire « Bowling for Columbine » récompensé au festival de Cannes 2002 et que ce morceau est encore régulièrement réutilisé dans bon nombre de publicités.
La version de Joey Ramone donne il est vrai le frisson mais j’ai toujours trouvé injuste que le grand public ne découvre le talent de cet homme qu’au moment ou il finissait sa vie dans la maladie et la souffrance.
« What a wonderful world » est donc un tube mondial dépassant allégrement le cadre de la musique quand on connaissait la situation du chanteur au moment de son enregistrement.
Derrière ce tube écrasant on trouve « Stop thinking about it », rock mid-tempo mélodique et sympathique habité par la voix magique de Joey.
« Mr Punchy » est tout à fait dans l’esprit potache des Ramones avec des paroles décalées et fun.
Le chanteur fait preuve ici d’un optimiste et d’un courage exceptionnels.
« Maria Bartiromo » est une surprenante déclaration d’amour pour une journaliste italo-américaine de CNBC spécialisée dans le domaine de la finance.
Apparemment à la fin de sa vie Joey s’était pris de passion pour la bourse... mais pour être honnête la chanson très pop ne provoque qu’un ennui poli.
« Spirit in my house » sans doute la meilleur composition de l’album est en revanche très inspirée avec ses riffs rock très accrocheurs.
« Venting (It’s a different world today) » montre de la part du vieux punk malade une sorte d' amertume et d’incompréhension par rapport au nouveau Monde des années 2000.
« Like a drug I never did before » aborde de manière plus précise le thème de la souffrance.
Musicalement parlant ces morceaux sont plutôt pop-rock mélodiques.
« Searching for something » qui leur succède est une semi ballade acoustique sans grand intérêt.
Plus rock, « I got knocked down (But I’ll get up) » est un très bon morceau doublé d’une immense leçon de courage racontant le combat de Joey cloué sur son lit d’hôpital luttant vaillamment contre sa maladie.
Après l’hommage à Ray Charles, celui aux pères spirituels du punk, la reprise de « 1969 » des Stooges exécutée avec conviction et un son de guitare particulièrement puissant.
« Don’t worry about me » très poussif termine un peu tristement la carrière et la vie d’une des plus grandes voix de l’histoire du rock.
En conclusion, si on tente d’oublier le contexte tragique de son enregistrement, si on met de coté tout le respect et l’empathie qu’on peut éprouver pour un personnage aussi sympathique et talentueux que Joey Ramone, « Don’t worry about me » n’est pas globalement le grand disque qu’on a bien voulu dire.
Bien sur la voix unique et inoubliable du chanteur est bel et bien courageusement au rendez vous mais les compositions réalisées en solo par Joey n’ont ni l’éclat ni le panache de ce qu’il réalisait avec ses frères des Ramones.
Mis à part son premier tube extraordinaire, « Don’t worry about me » est donc un album de pop-rock sympathique destiné aux fans de la star désirant une dernière fois éprouver le plaisir sans limite d’entendre cette voix qui les fit tant rêver.
Apparemment la ville de New-York a baptisé une place en l’honneur du musicien trop tôt disparu.
Pour ma part respect, tendresse et admiration sont les sentiments qui m’habitent quand je pense à ce qu’il a accompli dans sa vie.
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