Jailbreak (Thin Lizzy)

 



Nous venons de passer 1975, les années 70 très créatives sur le plan artistique se suivent et Thin Lizzy enchaîne les albums de qualité à une cadence impressionnante.

En 1976, le groupe irlandais explose en sortant « Jailbreak » sans doute son plus gros succès commercial.

On appréciera au passage la belle pochette, fortement inspirée par l’imagerie des comic books.

Le personnel est le même que sur l’album précédent, à savoir la rythmique infernale Phi Lynott/Brian Downey, et l’une des paires de guitaristes les plus influentes de l’histoire du rock, Scott Gorham/Brian Robertson.

« Jailbreak » ouvre l’album, il s’agit d’un véritable tube à grande compacité, doté d’un riff typiquement hard rock aussi célèbre que percutant, et d’un refrain faisant figure d’hymne ayant pour beaucoup contribué à sa renommée mondiale.

Le morceau est direct, impeccable, peut être trop du reste à mon modeste avis, Thin Lizzy mettant de coté ses mélodies racées pour gagner un temps en puissance et en efficacité.

« Angel from the coast » en comparaison fait presque figure de poids plume, manquant de punch sans parvenir à renouer avec la richesse mélodique des débuts.

Bien que plus réussi, « Running back » ne peut être considéré autrement que comme un titre anecdotique à peine moyen.

Le groupe continue dans une veine rock avec « Romeo and the lonely girl » dont les belles qualités mélodiques transcendées par la voix aérienne de Lynott font passer un agréable moment.

« Warriors » malgré un coté insatisfaisant, brille par son atmosphère épique et par ses solo lumineux.

« The boys are back in down » est le deuxième tube de ce disque et sans doute la chanson la plus connue du répertoire de Thin Lizzy.

Plus douce que « Jailbreak », cette chanson doit son coté « hymne » autant à  ses qualités mélodiques qu’ à son refrain irrésistible portée par la voix magique de Phil Lynott.

Ce morceau mythique prendra définitivement part à la culture américaine et sera souvent utilisé au cours de cérémonies militaires ou sportives ce qui en dit long sur son coté grand public.

« Fight for all » est malgré son titre accrocheur une très belle ballade gorgée de blues ou transparaît toute la classe du groupe.

« Cowboy song » en revanche prend pied dans un rock calme teinté de country ce qui n’est pas le style que je préfère.

L’album termine par « Emerald » l’un des morceaux de Thin Lizzy les plus inspirés en raison de son coté épique, de ses incessants et prodigieux duels de guitares aussi puissantes que mélodiques.

Au final, j’ai un avis quelque peu partagé sur « Jailbreak ».

Loin de considérer cet album comme un classique et le meilleur de Thin Lizzy, je lui trouve un coté inégal que ses gros tubes et ses moments forts ne parviennent pas à compenser.

Comme souvent, pour toucher un public plus large et en quelque sorte écrire son "Highway to hell" , le groupe a compacté ses morceaux, leur donnant plus d’efficacité mais leur enlevant un peu de leur charme d’antan.

Néanmoins « Jailbreak » contient deux énormes tubes, un morceau estampillé culte (« Emerald ») ,  ce qui suffit à lui assurer un intérêt respectueux de ma part.

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