Too tough to die (The Ramones)

 



Comme pour bon nombre de groupes punk des années 70, les années 80 furent horriblement délicates pour les Ramones.

Après un « Subterranean jungle » jugé catastrophique, les Ramones tentent en 1984 un retour vers un son plus agressif avec « Too tough to die » .

Tout est dit ou presque dans le titre, en ces temps difficiles, les Ramones refusent de mourir et montrent les dents pour assurer leur survie.

Encore une fois la pochette de leur huitième album montrant quatre fantômes se découpant sur une lumière bleutée fadasse ne sera pas saluée pour son originalité.

« Too tough to die » voit l’arrivée d’un nouveau batteur Richie Ramone qui remplace Marky Ramone viré pour cause d’alcoolisme.

A la production on voit le retour d'un homme de confiance, Tommy Ramone venu aider ses anciens amis.

« Mama boy » qui ouvre le disque, est invraisemblable, fantastiquement intense, et digne des plus grands classiques du groupe.

On remarque que le son de batterie très puissant de Richie est mis en avant et que les guitares sonnent de manière particulièrement offensive.

Plus calme mais très touchant « I’m not afraid of life » est aussi un titre majeur.

« Too tough to die » doté d’un refrain rapide et amusant continue sur cette bonne lancée.

Après le court et anecdotique instrumental « Durango 95 » , la première surprise surgit sous la forme de « Wart dog » chanté par Dee Dee Ramone.

La voix Dee Dee n’ayant pas le meme velouté et la meme classe que Joey, le bassiste passe son temps à brailler sur un ersatz de punk particulièrement violent.

De manière similaire, « Danger zone » sonne également très brutale et peu mélodique.

Joey reprend heureusement le manche sur « Chasing the night » qui s’avère de meilleur qualité.

« Howling at the moon » est LE tube du disque, l’une des meilleur chanson jamais écrite par les petits gars du Queen’s.

Cet hymne intemporel est une ode d’une puissance mélodique insurpassable qui illumine de toute sa classe un disque globalement brouillon, dur et peu inspiré.

Plus calme « Daytime dilemma » sonne gentiment insuffisante.

« Planet earth 1988 » avec son texte « futuriste » et « Humankind » sont les morceaux  les plus faibles du disque.

« Endless vacation » alternant refrains lents déclamés d’une voix rauque avec accélérations supersoniques est plus ou moins massacré par le chant de soûlard de Dee Dee.

« No go » termine ce disque avec un feeling plus rock n’roll.

Les nombreux et inutiles onze titres de bonus (!) , comportant une reprise des Rolling Stones «  Street fighting man » et l’inédit « Smash you » ne changeront rien à l’affaire, « Too tough to die » est un album extrêmement médiocre que seuls deux morceaux exceptionnels « Mama boy » et « Howling at the moon » viennent sauver du naufrage absolu.

Ayant voulu jouer la carte de l’agressivité, les Ramones perdent leur particularité et se fourvoient dans un simulacre de punk hard violent d'une inspiration proche de celle de piliers de bar.

 Le curieux choix d’avoir confié le chant de trois titres à Dee Dee s’avère pour moi catastrophique et très révélateur de leur manque d’inspiration.

« Too tough to die » est donc le témoin d’une époque de doute et d’errance artistique d’un groupe qui n’a plus que ses tripes et sa volonté pour ne pas tomber aux oubliettes, ce qui n'est déjà pas si mal en soi !


Commentaires