Instinct (Iggy Pop)
En 1988, après un « Blah Blah Blah » trop commercial et édulcoré, Iggy Pop le caméléon, revient brutalement au rock et même au rock dur.
La pochette le montre clairement, Iggy n’a plus son look de gendre idéal de l’album précédent mais aborde un retour aux cheveux longs, aux grosses chaines, au cuir et à un logo baignant dans l’acier chromé.
Exit la collaboration avec David Bowie, il s’entoure ici d’une vraie équipe de rockers avec le guitariste Steve Jones qui lui avait écrit son meilleur titre sur « Blah Blah Blah », de Seamus Beachen aux claviers, de Leich Foxx à la basse et de Paul Caristo à la batterie.
Le premier titre « Cold metal » annonce la couleur avec du hard rock, lourd, puissant, ou Iggy Pop déploie une voix d’une froide efficacité sur un refrain assassin broyant tout sur son passage.
L’album ne déviera jamais de cette ligne directrice forte.
« High on you » devenue l’un des classiques du répertoire de l’Iguane est une éclatante réussite alliant puissance des guitares et mélodie vocale mélancolique en une combinaison parfaitement fatale.
« Strong girl » est efficace, porté par la voix rauque d’Iggy sur une rythmique pesante ou Steve Jones place un superbe solo typiquement heavy metal.
Plus linéaire « Tom Tom » poursuit dans la même direction, avec un refrain original apportant un peu de fraîcheur dans ce monde saturé en acier trempé.
Emblématique et inspiré, « Easy rider », avec un rythme rapide et un refrain irrésistible, est le deuxième classique de ce disque.
Avec ses riffs puissants et son refrain efficace « Power and freedom » à défaut de proposer du génie, tient fermement la route.
« Lowdown » chanté d’une voix grave magnifiquement mélancolique, dévoile l’autre facette plus sensible de l’Iguane.
Dopé par un riff terrible et un refrain prodigieux divinement accompagné aux claviers, « Instinct » est assurément l’une des plus belles réussites de ce disque.
« Tuff baby » sur lequel la voix d’Iggy répond habilement à la guitare de Steve Jones, continue sur la voie de l’excellence.
« Squarehead » parachève ce disque de manière particulièrement agressive.
En conclusion avec « Instinct » Iggy Pop se frotte avec bonheur au son lourd et puissant du heavy metal en parvenant à couler sa superbe voix dans un ensemble massif, cohérent et robuste.
Le résultat peut paraître par instants un peu trop linéaire et froid mais demeure globalement d’une efficacité et d’une maîtrise absolument imparables.
Aucune faiblesse n’est donc à déplorer sur ce disque puissant, sans concession et même si d’aucuns penseront que le style d’Iggy Pop se doit d’être plus varié et riche qu’un heavy metal froid et efficace, « Instinct » à le mérite après un « Blah-Blah-Blah » cauchemardesque de remettre l’Iguane sur une orbite plus salutaire pour sa carrière.
L’album suivant « Brick by brick » adoucira le ton en essayant avec plus ou moins de réussite de combiner mélodies intimistes et hard rock musclé.
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