Pleasant dreams (The Ramones)
Après un « End of the century » empesé, une collaboration houleuse avec le producteur Phil Spector qui a laissée des traces douloureuses, une aliénation des fans de la première heure et des résultats commerciaux peu rentables, les Ramones abordent les années 80 en pleine zone de turbulences.
Outre l’effondrement du mouvement punk le groupe doit faire face à des multiples tensions internes avec leur bassiste Dee Dee Ramone qui tend à devenir incontrôlable.
L’époque dorée de la jeunesse et de l’insouciance s’achève donc et le groupe en mode survie enregistre en 1981, « Pleasant dreams ».
On passera très vite sur la pochette comme souvent peu travaillée chez les Ramones.
Contre toute attente l’album démarre très fort.
Rien à dire sur « We want the airwaves » tube grandiose et imparable qui a assurément sa place au panthéon des classiques du groupe.
Très original et enlevé « All’s quiet on the eastern front » est également très accrocheur avec un jeu de question-réponse intéressant entre Joey et Dee Dee.
Plus rock que punk, « The KKK took my baby away » est indiscutablement un tube à la mécanique parfaitement huilée comme le groupe sait parfaitement réaliser.
« Dont’ go » chanson d’amour avec chœurs rétro est rendue magnifique par la voix irrésistible de Joey Ramone.
Après ce départ en fanfare, les choses se gâtent un tantinet, « You sound like you’re sick » est très moyenne avec ses claps de mains, ses chœurs ringards qu’un tempo rapide ne parvient pas totalement à compenser.
Également très rétro et pop, « It’s not y place » est rendu supportable grâce à la voix magique de Joey.
« She’s a sensation » parfaitement fluide et mélodique est le troisième tube de ce disque.
Sur la ballade « 7-11 » , le groupe pousse trop à mon goût le retour vers le passé et le rock des années 60.
Malgré son tempo rapide et son efficacité « You didn ‘t mean anything to me» manque de fougue pour pleinement convaincre.
« Come on now » se voulant le titre de plage fun et léger du disque manque de punch pour remplir parfaitement son office.
Le retour des claviers et claps de mains alourdit considérablement « This business is killing me » sans davantage séduire.
Pour finir, malgré sa simplicité et répétitivité « Sitting in my room » contient un refrain « bubble gum » plaisant qui fait passer un moment agréable.
On notera en bonus deux titres remarquables « I can’t get out my mind » superbe et mélancolique et une version alternative de « Chop suey » nerveuse et fun avec Debbie Harry, Kate Pierson et Cindy Wilson assurant les chœurs.
En résumé, compte tenu de la situation délicate du groupe et malgré des ventes catastrophiques « Pleasant dreams » n’est pas le naufrage qu’on aurait pu redouter.
Dans l’adversité, les Ramones se replient sur leurs racines et mettent ici trop en avant à mon goût le coté rétro de leur musique, usant et abusant des chœurs, des claps de mains et des sonorités des années 50-60 mais pour autant les New-yorkais prouvent par quelques pépites surtout placées en début de disque qu’ils tiennent encore la rampe.
La question qu’on pourrait poser est pour combien de temps encore ? Tant en 1981, l’avenir paraît très sombre quand à la destiné de ce groupe légendaire.
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