La planète des singes (Pierre Boulle)

 




En lisant « La planète des singes » de Pierre Boulle, j’avais en mémoire le film incroyable de Franklin J Schaffner avec sans doute l’un des meilleurs rôles de Charlton Heston.

L’histoire racontée par Boulle est similaire à celle racontée par Schaffner mis à part que l’équipage envoyé pour explorer les planètes du système de Bételgeuse à la recherche de vie extra terrestre est ici français (cocorico !) et non américain.

Cette mission scientifique est composée du professeur Antelle chef de l’expédition, son assistant Arthur Levain et de Ulysse Mérou, journaliste et personnage principal de l’histoire.

L’équipage décide d’explorer la planète Soror dont l’atmosphère présente des conditions atmosphériques similaires à celles de la planète Terre.

Sur place les trois hommes rencontrent des tribus d’étranges êtres humains redevenus à l’état sauvage.

Mérou est charmé par une jeune beauté sauvage du nom de Nova.

Mais ils n’ont pas le temps de pousser très loin leurs investigations car ils sont rapidement agressés par les sauvages puis capturés lors d’une rafle organisée par de mystérieux singes aussi évolués que les humains de la planète Terre.

Levain est assassiné, Antelle et Mérou capturés puis séparés et emmenés dans la ville des singes.

Mérou se retrouve détenu dans une cage et en plein cauchemar ou les humains capturés servent de cobayes à d’horribles expérimentations scientifiques réalisés par des singes devenus la race dominante.

Il retrouve Nova qui devient sa compagne de détention.

Assez astucieusement Mérou parvient à se faire remarquer et ses facultés intellectuelles notamment son don de parole provoquent la curiosité d’une jeune scientifique chimpanzé nommée Zira.

Zira sympathise avec Mérou, lui apprend la langue des singes et le protège de la cruauté de la classe scientifique dominante représentée par l’orang-outan Zaius.

Mérou découvre un monde ou tout est inversée, les singes sont doués de pensée, capable de piloter des voitures ou des avions et nient farouchement l’intelligence d’humains réduits à l’état d’animaux.

Encouragé par Zira et son ami le jeune chercheur Cornélius, Mérou parvient lors d’une grande assemblée scientifique à mettre en déroute Zaius et a apporter la preuve de son intelligence.

Sa détention est alors levée et il peut ensuite participer à des fouilles avec son couple d’amis, fouilles qui mettront en évidence que la civilisation humaine était bel et bien présente avant celle des singes.

Mérou retrouve ensuite Antelle, qui a perdu l’esprit, et vit dans un zoo pour singes.

Mais Mérou qui a mis enceinte Nova lors de sa captivité, donne naissance à un enfant doué de parole, ce qui potentiellement fait de lui une menace pour la suprématie des singes.

Menacé par Zaius, Mérou n’a pas d’autre choix que de fuir avec Nova, son fils Sirius en s’embarquant clandestinement dans  programme spatial simiesque.

Alors qu’on pense à un happy-end classique, la fin du livre, très astucieuse vient provoquer un habile retournement sur l’éventualité d’un tel scénario ou les rôles seraient renversés.

« La planète des singes » est un court roman qui porté par une idée de base géniale, tient en haleine du début à la fin.

Véritable livre miroir nous mettant en face de notre suffisance et de notre sentiment de supériorité, « La planète des singes » provoque une interrogation quasi philosophique sur la place de l’homme dans son éco système et son droit à l’exploiter sans retenue.

Le choix du singe, animal proche de nous dont les surprenantes facultés mentales n’ont pas fini de nous fasciner est extrêmement bien trouvé car très troublant.

Pourtant malgré toutes ces qualités, je dois avouer avoir préféré le film de Schaffner qui brille par ses scènes chocs notamment la découverte du bras de la statue de la liberté, ce qui contrairement à cette couverture mensongère, n’a pas lieu dans le livre.

Autre détail d’importance, le film attribue la déchéance de l’homme à une catastrophe nucléaire alors que le livre pose le postulat d’une paresse intellectuelle humaine alors que les singes continuaient de se développer.

Mais le roman de Pierre Boulle reste une lecture des plus saines et un indémodable classique de la Science Fiction.


Commentaires

  1. Personnellement, j'avais adoré la sorte de gravité piteuse qui régnait dans cet ouvrage ; j'ai été à la fois sensible & horrifiée face à la domination que les singes appliquaient sur les hommes, qui est en fait similaires à celle que nous faisons subir aux animaux, en général. Sans être cruel, ce traitement est légèrement humiliant. C'était là où j'ai, en parite, déniché le brillant de ce livre. Ensuite, il y a évidemment cette fin, complètement bouleversante, qui nous donne un important frisson dans l'échine... Enfin bref, je crois bien que j'ai préféré le livre aux films, malgré tout ;) Et vous ?

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    1. Bonjour Unknown, je suis complètement en phase avec vos perceptions, l'Homme ayant exterminé ou asservi les autres espèces animales au grès de ses besoins ou envies. Je suis également persuadé qu'il ferait de même avec une faune et une flore extra-terrestre. Le roman de Boule est donc en ce sens une formidable réflexion philosophique tentant de nous éveiller sur le fait que notre prétendue toute puissance est en réalité bien fragile.

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