Rocket to Russia (The Ramones)

 



Nous sommes aux États-Unis à la fin des années 70, en 1977 plus exactement, et en pleine explosion du mouvement punk, l’époque est  à l'action, pas à la perte de temps et au triturage de méninges.

Les Ramones enregistrent donc en l’espace d’une même année deux albums : « Leave home » et « Rocket to Russia » dont la pochette minimaliste calquée sur le premier opus contraste avec l’humour provocateur du titre en pleine période de guerre froide USA-URSS.

« Cretin hop »  ouvrant les hostilités laisse présager que la formule n’a pas trop changée, gros riffs, tempo rapides et refrains fédérateurs composent toujours la musique des New Yorkais.

Pourtant « Rockaway beach » véritable tube empruntant à la surf music, une musique de plage festive et légère, présente une innovation notable pour un groupe qui se proposait de nous démonter la tête à coup de batte de base ball lors de leur premier disque.

Plutôt calme et mélodique, « Here today, gone tomorrow » est une intéressante ébauche de ballade rendue très touchante par la voix magnifique de Joey Ramone.

Retour au rythme avec« Locket love » qui contient un coté frais, simple, direct prodigieusement efficace.

« I don’t care » typique du style originel du groupe, est très bon  malgré des chœurs quelques peu ratés.

« Sheena is a punk rocker » (la petite sœur de Judy ? ) est un tube incontournable, rendu irrésistible par des chœurs fantastiques et une touche rétro de rock and roll des années 60.

On poursuit dans la démonstration éclatante avec « We’re a happy family » au punch dévastateur, aux paroles totalement décalées et hilarantes, « Teenage lobotomy » sonnant comme un hymne punk puis « Do you wanna dance ?» irrésistiblement festive.

« I wanna be well » n’est certes pas le meilleur morceau de l’album mais il remplit plus qu’honorablement son office.

Le groupe réussit le tour de force de pondre  un autre imparable hymne de punk-rock « I can't give you anything » déroutant de facilité et d’efficacité mélodique.

Plus doux et truffé d’énormes chœurs rétro, « Ramona » glisse avec délice comme un morceau de beurre fondu dans la gorge.

Deuxième titre influencé par la surf musique, « Surfin bird » est un tube incroyable, au rythme irrésistiblement minimaliste.

L’album termine en fanfare sur « Why is it always this way ? » encore un tube décapant contre lequel il raisonnablement est impossible de lutter.

« Rocket to Russia » est sans nul doute le meilleur album des Ramones.

Moins dur et agressif que « Ramones », il développe un ton plus léger, plus pop, et une efficacité mélodique d’un niveau exceptionnel.

« Rocket to Russia » appartient aux disques « Feel good music » qui font se sentir bien, qui donnent envie de se lever, de bouger, de chanter, de danser et de faire la fête jusqu’à en perdre en haleine.

Ce disque insensé, décalé, naïf et touchant comme un adolescent enamouré percera les défenses les plus endurcies par sa lumineuse simplicité pour atteindre directement le cœur de son auditeur.

Un chef d’œuvre incontournable tel que les Russes n’ont jamais pu répliquer !

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