Believe in nothing (Paradise Lost)

 



Zoom sur Paradise Lost, groupe anglais de métal gothique précurseur de ce style de musique.

Après des débuts orienté death metal, Paradise Lost n’a cessé de muter pour s’orienter vers un métal gothique sombre, mélancolique et élégant avant de basculer de manière surprenante dans la pop-rock électronique au début des années 2000.

Ce changement d’orientation vers une musique plus accessible leur a été sans doute fatal, car le groupe a perdu ses fans de la première heure tout en échouant à conquérir de nouveaux territoires musicaux.

Sorti en 2001, « Believe in nothing » marque un retour timide à une musique plus rock et organique.

On notera la pochette assez incongrue qui fit en son temps un véritable bzz dans le milieu de l’apiculture.

Aux guitares la paire Aaron Aedy-Greg Mackintosh (ce dernier étant le plus influent), à la basse Stephen Edmondson, à la batterie Lee Morris et au chant l’enivrant Nick Holmes.

L’album débute par « I am nothing », mid tempo superbe et inspiré, doté d’un refrain hyper mélodique teinté d’influences celtiques.

La voix grave de Holmes charrie des flots continus d’émotions à fleurs de peau sur « Mouth » plus pesant que son prédécesseur.

Tempo calme, aérien et mélodie de grande classe sur « Fader ».

Avec ses riffs puissants et sa rythmique appuyée, « Look at me now »  rappelle quelques peu les influences métallique lointaines du groupe.

Retour aux ambiances mélancoliques, superbement enivrantes que maîtrisent à la perfection ces dandies dépressifs sur « Illumination » et « Something real » au refrain brillant d’une fascinante lumière blafarde.

« Divided » agrémenté de cordes langoureuses se montre trop cotonneux et moins touchant que ses prédécesseurs.

Sombre et crépusculaire, « Sell it to the world » rappelle par sa lourdeur le passé métallique du groupe.

On touche à l’excellence sur « Never again » qui combine parfaitement lignes vocales à fleur de peau, puissance des guitares électriques, cordes et samples électroniques dans une ambiance tristounette seyant comme un gant au style de Paradise Lost.

Sans relief particulier, « Control » et « No reason » œuvrent dans la moyenne de ce disque homogène et cohérent.

L’album s’achève sur « World pretending » aussi fort que le titre d’ouverture avec son ambiance à la beauté planante et glacée.

En conclusion bien que considéré comme un album de convalescence et de transition « Believe in nothing » recèle de pures merveilles de pures émotions.

Les guitares refont leur apparition mais de manière progressive et discrète, les  machines sont encore présentes mais n’ont ici qu’un rôle d’adjuvant.

« Believe in nothing » n’a pas la puissance et la rage d’un « Draconian times » , ce n’est pas à proprement parler un disque de métal gothique mais plutôt de rock gothique.

Néanmoins malgré un manque évident de punch, les ambiances calmes, mélancoliques, superbement dépressives et incroyablement émouvantes de ces joyeux drilles anglais sont toujours bel et bien au rendez vous.

Un chef d’œuvre sans doute sous estimé, à écouter chez soi au calme pendant une longue après midi d’hiver ou lors d’une promenade dans une foret par une belle matinée d’automne.

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