Life (Thin Lizzy)

 



L’album de Thin Lizzy intitulé sobrement « Life » regroupe sur deux disques l’enregistrement en mars 1983 d’un concert à l’Hammersmith Odéon (Grande Bretagne) lors de la  tournée d’adieu du groupe après la sortie de leur dernier album studio « Thunder and ligthning ».
Pourquoi adieu ? Parce que Phil Lynott ravagé par l'alcool et la drogue, au bout du rouleau n'en pouvait simplement plus.

« Thunder and ligthning » justement commence de manière tonitruante le concert.

L’ambiance est chaude, on entend assez bien le public, le son est assez cru, les voix et les guitares paraissent pourtant assez faiblardes et un peu en retrait.

S’ensuit « Waiting for an alibi » , sans nul doute l’un des morceaux les plus parfaits de Thin Lizzy avec ses savantes mélodies de guitares et ce refrain magnifique.

« Jailbreak », l’un des tubes les plus connus avec ses sirènes de police hurlantes est un incontournable des concerts qui fait toujours beaucoup réagir le public.

Plus dispensable selon moi « Baby please don’t go » et ses 5 minutes tirées du dernier album.

Le concert prend alors une dimension supérieure avec le très épique « Holy war » et son riff surnaturel.

« Renegade » joué avec Snowy White développe une ambiance plus intime et émouvante ou Lynott pose sa superbe voix calme à la manière d’un conteur des temps modernes.

Le riff d’« Hollywood » ressemblant curieusement à celui de « Jailbreak » en fait un morceau efficace mais peu original.

Sur « Got to give it up » , Lynott parle avec une sincérité touchante de ses addictions.

Toute la subtilité, le talent et la finesse mélodique de Thin Lizzy s’exprime sur ce morceau fantastique chanté de manière divine par un Lynott habité.

Sombre, menaçant, sans concession, « Angel of death », montre la face plus « metal » de Thin Lizzy.

Rapide, intense et festif avec son tempo d’enfer, « Are you ready » est le morceau parfait pour chauffer un stade ce que fait à la perfection un Phil Lynott impérial.

Sur le deuxième cd figure l’autre grand tube de Thin Lizzy « The boys are back in town » qu’il est toujours agréable d’entendre dans une ambiance de concert ou le public reprend le refrain à tue tête.

Tout comme « Waiting an alibi », « Cold sweat » contient la simplicité et l’évidence proprement irrésistibles des authentiques chefs d’œuvres du rock and roll.

Jouée sur scène dans une version ralentie et terriblement émouvante, « Dont believe a word » se transforme en une ballade déchirante.

Le contraste avec un « Killer on the loose » joué avec Snowy White, rapide et puissant est flagrant mais ce morceau diaboliquement efficace produit une impression extraordinaire sur scène.

« Sun goes down » est pour moi la plus belle ballade de Thin Lizzy, et son interprétation sur une scène avec un Lynott à fleur de peau ne lui enlève rien de sa beauté crépusculaire.

 « Emerald » joué avec Brian Robertson justifie sa qualification de morceau culte avec ses superbes assauts de guitares.

« Black rose » morceau de rock classieux plutôt en dessous des autres merveilles précédemment citées voit l’arrivée de Gary Moore sur scène pour rejoindre ses anciens partenaires.

Mais le groupe ne pouvait finir sans interpréter sa ballade la plus connue, la très « Gary Moorienne »   « Still in love with you »  et son feeling bluesy qui s’éternise sur prêt de 9 minutes.

« The rocker » morceau phare du répertoire de Thin Lizzy, est interprété avec tous les anciens guitaristes du groupe, Brian Roberston, Gary Moore, Snowy White ou même plus surprenant Eric Bell qui a quitté le groupe en 1973.

En conclusion, « Life » est indispensable, sans nul doute l’un des meilleurs live de hard rock jamais enregistrés, Thin Lizzy mettant les petits plats dans les grands pour sa tournée d’adieux.

Evidemment le son aurait pu être plus travaillé, plus gonflé, remasterisé mais ceci n’enlève à vrai dire pas grand chose à la formidable interprétation d’un répertoire incroyablement riche et varié.

En 1983, le son de Thin Lizzy tendait fortement vers le heavy metal, et ce punch se ressent très fortement à l’écoute de ce disque ou une nouvelle vois la voix de Lynott fait véritablement la différence entre ce qu’on appelle un bon chanteur et un chanteur légendaire.

Sentiment dominant une fois l’écoute de ce disque achevée : le regret de ne jamais avoir vu la bête de scène Lynott et sa bande en concert.

Mais tout n’est pas perdu pour autant, Thin Lizzy reformé tourne encore, Scott Gorham assurant les chants à la place du regretté chanteur, Brian Downey le batteur originel ayant quitté le navire.

Nostalgie quand tu nous tiens…

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