Lust of life (Iggy Pop)
Sorti en 1977, « Lust for life » est le second album de la carrière solo d’Iggy Pop.
Même si contrairement au premier album « The Idiot » sorti la même année, David Bowie n’en est pas le producteur exclusif, les noms de Bewlay Bros et Colin Thurston apparaissant en sus de celui du sien, la patte du Caméléon se fait tout de même majoritairement sentir sur ce disque majeur dans la carrière de l’Iguane.
Bowie cosigne ici en effet sept titres sur neuf, assurant les chœurs, claviers et piano, sur ce disque culte composé lors de folles nuits de défonces berlinoises.
Les autres musiciens impliqués dans ce projet sont Carlos Alomar et Ricky Gardiner aux guitares, Tony Sales à la basse et Hunt Sales à la batterie.
En pleine vague punk qu’il a assez ironiquement initiée avec ses Stooges prêt de 10 ans auparavant, Iggy Pop choisit à l’image de cette pochette très politiquement correcte (et plutôt ringarde aujourd’hui ) une autre orientation plus rock, commerciale et accessible dans sa carrière solo.
Le début de cet album est une pluie de tubes et de classiques assez incroyable.
« Lust for life » déboule avec sa rythmique sautillante de batterie si caractéristique …
Avec un tel rythme si déroutant de facilité, Iggy n’a à la limite plus qu’a poser sa voix un brin nasillarde et à assurer sur des refrains conférant à ce titre un statut d’hymne immortel dans l’histoire du rock.
Moins primesautier, « Sixteen » est un court et lancinant rock hanté par de superbes effets de réverbérations vocaux.
« Some weird sin » reprend pratiquement la même formule que « Lust for life » à savoir cette rythmique de batterie sautillante assez irrésistible mais avec je trouve un coté moins évident sur les refrains, peut être plus de compacité vocale bref le petit rien qui le rend encore supérieur au modèle original.
Comment résister à « The passenger » superbe ballade ayant traversée les ages et pratiquement tombée dans le domaine public de nos jours ?
Étonnamment Bowie n’est pas crédité de ce titre incontournable de la carrière de l’Iguane.
« Tonight » en revanche porte très fortement la touche Bowie, avec des refrains très classieux accompagnés de nappes de claviers divines.
La voix d’Iggy Pop bloquée ici en mode crooner caressant fait ici des merveilles.
Jusqu’ici l’album a fait dans l’unique, l’historique, l’exceptionnel.
« Success » marque sans doute le premier morceau sans doute d’un niveau plus commun avec un léger coté country-rock que je goûte assez peu.
« Turn blue » est une interminable ballade bluesy que je trouve profondément ennuyeuse.
Après ce relatif ( et sans doute discutable) passage à vide « Neighborood threat » à l’atmosphère étrange et envoûtante se montre plus séduisant, avant que « Fall in love in me » long rock agréable et vivant ne parachève ce disque de renom.
Le jour ou Iggy Pop quittera ce monde il est fort probable que « Lust for life » reste pour la postérité tant il contient quelques uns de ses morceaux les plus emblématiques qui lui (et nous) survivront vraisemblablement tous au fil des ages.
« Lust for life » est sans nul doute le meilleur album produit par le duo Bowie/Pop et constitue un élément clé dans le déclenchement du décollement de la carrière solo de l’Iguane.
En occultant volontairement cet aspect historique de la musique rock, on pourra reprocher un son global vétuste qui ne fait pas réellement honneur à la qualité des morceaux et une deuxième partie (après « Tonight » en fait) d’un niveau objectivement bien plus quelconque après un début aux allures d’infernal juke box cracheur de tubes.
Un classic-album je pense à écouter au moins une fois dans sa vie quelle que soit sa sensibilité musicale propre, si on s’intéresse un tant soit peu à la musique de qualité.
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