Brick by brick (Iggy Pop)

 



« Brick by brick » le titre de cet album est on ne peut plus évocateur  tant en 1990,  après une longue et difficile traversée du désert dans les années 80, Iggy Pop tente de se reconstruire, de se rebâtir une identité musicale et un son digne de son standing.

Pour parvenir à ses fins, l’Iguane s’est adjoint les services de deux membres des Guns n' Roses, le guitaristes Slash et le bassiste Duff Mc Kagan, tous deux à la veille de connaître l’apogée de leur gloire avec la doublette gagnante Use your illusion un à deux ans plus tard.

Slash et Mc Kagan sont en fait deux fans et amis d’Iggy Pop, et c’est donc tout naturellement qu’ils sont venu l’épauler sur quatre morceaux, le reste du line up étant à géométrie variable autour du batteur Kenny Aronoff, du guitariste Waddy Watchel, du bassiste Charley Drayton et du claviériste Jamie Muhoberac.

On notera au passage la très belle pochette de l’album, inspiré d’un monde assez inquiétant de monstres de bandes dessinées.

L’album démarre bien avec « Home », morceau au feeling rock and roll, doté d’un refrain efficace et de la « patte »  de Slash sur un beau solo.

Plus intimiste et mélancolique mais néanmoins magnifique « Main street eyes » dévoile la facette plus sensible d’Iggy Pop.

En revanche « I won’t crap out » est un morceau acoustique qui ne décolle jamais vraiment.

Arrive ensuite le tube de l’album, la très belle ballade « Candy » avec Kate Pierson, la chanteuse des B 52’, très belle trouvaille mélodique ou les voix des deux stars se marient à la perfection.

 « Butt town » (la ville du cul ! ), titre incisif et puissant composé avec les compères des Guns, passe plutôt bien.

Ensuite apparaît une inquiétante baisse de régime.

« The undefeated » est aussi linéaire qu’ennuyeux et la ballade « Moonlight lady » fait plutôt office d’insupportable berceuse.

« Something wild » , doté d’une belle mélodie semi acoustique et d’un chant inspiré d’Iggy laisse présager d’une réaction mais « Neon forest » franchement passable et surtout l’abominable « Starry night » avec ses chœurs lourdingues et son feeling reggae (!) viennent rapidement enterrer ses espoirs.

Les Guns reviennent dynamiser le son d’Iggy avec un « Pussy power » (la petite sœur de la ville du cul ? ) aussi massif que menaçant et un excellent « My baby wants to rock n roll » bourré d’un excellent feeling « Slashien » et donc 200% rock n roll.

L’album se termine en pente douce sur deux ballades « Brick by brick » de qualité franchement moyenne, et « Livin on the edge of the night » qui bien que sonnant très années 80 avec ses claviers kitsch, montre de très belles qualités mélodiques.

En conclusion « Brick by brick » est loin d’être l’album le plus réussi d’Iggy Pop.

Le magnifique duo avec Kate Pierson et les quatre titres les plus hard-rock composés avec les Guns n' Roses ne parviennent en effet pas à compenser  le terrible manque d’inspiration d’une grande partie des titres.

Avec cet album manquant d’énergie et de conviction, Iggy Pop s’extirpe dans la douleur et avec peine de l’enfer des années 80, mais prouve néanmoins au Monde qu’il est encore en vie artistiquement parlant.

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