Les oubliées de Juarez (Gegory Nava)

 

Sorti en 2007, « Les oubliées de Juarez » de Gregory Nava constitue une des rares incursions de Jennifer Lopez dans le monde du cinéma.

Dans la cité mexicaine de Juarez, Eva Jimenez (Maya Zapata) une jeune ouvrière de 15 ans employée dans les maquiladoras, ces usines américaines implantées à la frontière, est enlevée puis violée en rentrant de son travail.

Enterrée et laissée pour morte, elle survit et trouve la force de rentrer chez elle. Inquiète que ces agresseurs ne la retrouve pour l'achever, sa mère Lourdes Jimenez (Zaide Silvia Gutierez), la place dans un institut de protection des femmes dirigée par Teresa Casillas (Sonia Braga)

A Chicago, Lauren Adrian (Jennifer Lopez) une journaliste carriériste du Chicago sentinel à la recherche d'un scoop, est envoyée par son patron George Morgan (Martin Sheen) pour enquêter sur les meurtres de femmes mexicaines à la frontière, un phénomène qui prend une ampleur inédite depuis 1993.

Sur place, elle retrouve Alfonso Diaz (Antonio Banderas) fondateur du journal local El Sol qui lui fournit toutes les informations pratiques et utiles avec notamment l'inaction des pouvoirs publics.

Lauren entre en contact avec Eva et décide de l'aider à retrouver son second agresseur, un chauffeur de bus, alors que le premier Ariz Rodriguez (René Rivera) a été arrêtè.

Aidée par Alfonso, elle mène l’enquête, remonte la piste des chauffeurs de bus, tout en veillant à protéger Eva très angoissée à l'idée d’être retrouvée par le tueur.

Le duo échappe à une voiture tentant de les éliminer et Lauren décide d'aller encore plus loin en se faisant passer pour une ouvrière mexicaine afin de servir d’appât auprès du chauffeur identifié.

Agressée à son tour, elle trouve la force de blesser le chauffeur Domingo Ezperanza (Irineo Alvarez)qui est finalement interpellé.

Mais Lauren doit revenir précipitamment à Chicago lorsque Morgan lui annonce que malgré ses qualités, son article ne sera pas publié du fait de la mauvaise publicité qu'il donne pour les investisseurs américains désireux de s'étendre jusqu'à l'Amérique centrale.

Elle abandonne donc Maya et Alfonso qui est finalement assassiné.

Folle de rage contre Morgan, Lauren revient au Mexique pour aider Maya qui a préféré tenter désespérément de passer aux États-Unis plutot que d'affronter une justice faible et corrompue n'ayant pas hésité à relâcher le premier agresseur.

Lauren trouve le bidonville de Maya en flammes et doit lutter avec le tueur avant que Maya n'intervienne, en le brulant à l'aide d'une planche enflammée.

Finalement, Lauren accepte de rester à la direction d'El Sol pour continuer la lutte contre l’indifférence.

En conclusion, « Les oubliées de Juarez » est un film respectable qui prend le parti courageux de défendre celles qu'on oublie, parce que femmes, mexicaines et pauvres.

Ces crimes odieux commis dans une zone frontalière réputée pour sa dangerosité par la présence des redoutables cartels, sont en effet passés sous silence au profit des intérêts économiques, notamment nord américains, usant d'une main d’œuvre à bas cout pour assembler les produits finis à haute valeur ajoutée vendus dans le monde entier.

Sur ce registre difficile, Jennifer Lopez livre une prestation honorable en journaliste courage-seule contre tous.

Sa prestance et sa sensualité éclipsent ses partenaires masculins, les superstars Sheen et Banderas, très en retrait ici.

Cinématographiquement « Les oubliées de Juarez » n'est pas un grand film mais produit son effet sur un sujet sensible, ce qui est déjà tout à fait notable.