Le der des ders (Didier Daeninckx)

 



Retour au polar historique avec « Le der des ders » de Didier Daeninckx.

Je dois avouer avoir été abusé par la couverture, le roman ne se déroule pas pendant la guerre de 14-18 mais juste après, dans une France en état de choc, meurtrie dans sa chair et désorganisée, ou les trafics en tout genre pullulent.

Le héros est René Griffon, ex poilu reconverti en détective privé qui travaille à Paris avec sa femme Irène.

Griffon est un jour contacté par De Larsaudiére, un ancien colonel de l’armée française, héros de guerre, qui lui demande d’enquêter sur un mystérieux maître chanteur qui menace d’étaler sur la place publique les multiples liaisons supposées de sa femme qui mène une vie de débauche dans le Paris de Pigalle.

Le détective mène l’enquête dans un Paris trouble ou cohabitent ex poilus, mutilés de guerre, combinards, imposteurs et profiteurs.

Griffon s’aperçoit que la femme du colonel est héritière d’une riche famille de négociant en cognac, et trempe également dans des affaires louches de spéculations autour des immenses réserves de viande de cochon importées des Etats-Unis pour nourrir les ventres supposés affamés de Paris.

Au fil de son enquête, Griffon éprouve de plus en plus l’impression d’être manipulé et que le colonel aurait donc tout intérêt à ce que sa femme décède pour hériter de sa fortune personnelle.

Sa brusque éviction par De Larsaudière qui désire rencontrer seul le maître chanteur pour lui remettre une rançon éveille ses soupçons et le privé ne décroche pas.

Au cours de l’échange, Madame de Larsaudiére et le maître chanteur sont tués par un mystérieux inconnu.

Griffon décide de découvrir l’identité du tueur inconnu et tombe sur un réseau d’anciens anarchistes.

Il découvre donc la vérité, le passé trouble du colonel, sa lâcheté devant l’ennemi, et l’assassinat qu’il commit sur la personne d’un sympathisant anarchiste témoin d’une de ses grossières erreurs.

La confession arrachée par un infirmier à un soldat mourant à l’hôpital de Villepinte, donnera des idées au petit infirmier pour faire chanter le grand colonel tandis que les brigades anarchistes cherchèrent à venger de la mort d’un des leurs.

Griffon comprend donc quel jeu machiavélique a joué le colonel, désireux à la fois de mettre fin au chantage pour préserver sa réputation et d’éliminer sa femme pour hériter de sa fortune.

Mais la fin prendra un tour inattendu…

« Le der des ders » n’est pas un roman qui m’a passionné sans doute parce qu’il ne traite pas à proprement parler de la guerre de 14-18 mais de l’après guerre période que je trouve moins forte historiquement parlant.

L’ex poilu Griffon vomit son dégoût de cette guerre horrible, de la lâcheté et de la stupidité de la chaîne de commandement qui envoya la chair à canon se faire massacrer avant d’en tirer par la suite tous les honneurs.

Il s’agit donc d’un procès à charge contre la guerre de 14-18.

Si l’intrigue tarabustée au possible ne m’a pas intéressée outre mesure, j’ai été en revanche plus séduit par les descriptions de Paris et de sa population, de sa banlieue Nord allant de Saint Denis à Levallois.

J’ignorais cette facette aussi industrielle du Nord de Paris, facette qui a il faut le dire quasiment disparue au rythme de la croissance délirante de l’activité tertiaire et de la fermeture des usines ou des ateliers.

Malgré le charme de l’ancien, je n’aurais je pense pas spécialement envie de découvrir davantage cet auteur.

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