Don't break the oath (Mercyful Fate)
Mercyful Fate est un groupe de heavy metal danois bénéficiant d’un statut culte.
Culte parce que malgré un succès commercial modeste, le groupe a influencé beaucoup de formations de metal majeures comme Metallica.
Mercyful Fate dispense un heavy metal sophistiqué, aux structures complexes et souvent mélodiques.
Les textes et l’imagerie traitent majoritairement d’occultisme, de satanisme, véritables obsessions pour le chanteur King Diamond, personnage maquillé et grotesque doté d’une voix de castra immédiatement reconnaissable.
Mercyful Fate génère donc toujours une aura de mystère et de noirceur.
Sorti en 1984 après le déjà très renommée « Melissa », « Don’t break the oath » est sans nul doute l’un des classiques de Mercyful Fate et du heavy metal.
Impliqués dans la réalisation de cette œuvre on retrouve les deux guitaristes Hank Shermann et Michael Denner, le bassiste Tim Hansen, le batteur Kim Ruzz mais la véritable ame créatrice reste King Diamond, auteur de tous les textes et d’une bonne partie des musiques.
La pochette est très explicite avec cet immense démon émergeant des flammes de l’enfer, pointant son index menaçant, le message en découlant est suffisamment clair « Ne t’avise jamais petit homme de briser le serment qui nous lie par delà la mort car ton ame m’appartient ».
L’album commence avec « A dangerous meeting » très représentatif de la richesse du style du groupe.
Tempo moyen voir faussement calme, riffs de guitares puissants et mélodiques, solo lumineux de grande classe, vocaux éthérés dessinent une structure complexe et alambiquée ou changements d’ambiances et cassures rythmiques abondent.
« Nightmare » rapide, violent et encore plus étiré, recèle malgré ses longueurs quelques passages étonnants.
« Desecration of souls » laisse une place prédominante aux interminables duels de guitares entre Shermann et Denner qui éclaboussent de tout leur savoir faire ce titre épique.
Le groupe continue dans cette voie avec « Night of the unborn », hanté par les vocalises suraiguës du chanteur possédé.
Titre phare durant plus de 7 minutes, « The oath » débute par une introduction gothique digne des films d’horreur les plus glaçants avant de dérouler des structures alternant vocalises haut perchées et hautes performances guitaristiques.
Après ce morceau fleuve aussi sombre que le Styx, « Gypsy » apporte un peu de fraîcheur par son aspect relativement simple et direct.
« Welcome princess of hell » traiterait il d’amour ? Pas si sur, en tout cas ce morceau grandiose s’inscrit dans la lignée des productions du groupe.
Superbe interlude musical, « To one far away » introduit « Come to the Sabbath » sans nul doute le meilleur morceau du disque en raison de son refrain lui conférant un statut d’hymne.
En conclusion, « Don’t break the oath » est sans nul doute l’album le plus emblématique de la musique de Mercyful Fate.
En raison de sa richesse, de sa complexité, et de ses ambiances ténébreuses, « Don’t break the oath » est néanmoins difficile d’accès et pourra dérouter bon nombre d’amateurs de musiques plus simples, directes et efficaces.
La musique de Mercyful Fate brille par son exigence et part la part prédominante accordée aux guitares toujours grandement mises en avant lors de solos épiques rappelant le meilleur d’Iron Maiden ou de Judas Priest.
Cependant, la ou Priest ou Maiden se montrent capables de proposer des morceaux plus simples susceptibles de devenir des hymnes et de toucher un public plus large, Mercyful Fate ne peut réellement varier son style alambiqué et grandiloquent qui peut quelques fois lasser sur la durée.
La voix de castra de King Diamond peut également irriter en raison de sa constante et extrême versatilité.
Unique, outrancier, hors norme mais quelques fois sublime, tel est ce disque et Mercyful Fate.
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