Rafael Nadal, la biographie (Tom Oldfield)

 



Sorti en 2011, « Rafael Nadal, la biographie » est un ouvrage de l’Anglais Tom Oldfield, spécialiste du football.

Ici on se propose de suivre la carrière du tennisman espagnol depuis ses débuts sur son ile natale de Majorque.

Surdoué du sport, Nadal dont l’un des oncles a joué au FC Barcelone puis en équipe nationale, hésite dans ses jeunes années entre le football et le tennis avant d’opter pour ce dernier.

Très attaché au cadre idyllique de son ile et à la présence de sa famille, il refuse d’intégrer une structure à Barcelone et s’entraine avec son oncle Toni.

Nadal est précoce et repéré après avoir humilié l’ancien champion Pat Cash dans une exhibition, par l’entraineur Nick Bolletieri qui l’invite à faire des stages chez lui en Floride.

A 16 ans il commence à faire parler de lui sur le circuit professionnel en gagnant quelques matchs.

Une année seulement après, Nadal intègre le top 50 de l’ATP et obtient quelques résultats face à des joueurs chevronnés comme Moya ou Costa mais c’est en 2004 que le grand public découvre son véritable potentiel lorsqu’il domine Andy Roddick en finale de la Coupe Davis, offrant ainsi le titre à l’Espagne.

Meme si son année 2004 est perturbée par une blessure au pied qui l’empêche de jouer à Roland-Garros, Nadal gagne quelques matchs à l’Open d’Australie et l’US Open.

En 2005, il explose sur la terre battue européenne, gagne tous les tournois et remporte Roland Garros à seulement 19 ans.

Catalogué un peu tôt comme joueur de terre battue, Nadal a d’autres ambitions et désire être un champion considéré sur gazon et dur, deux surfaces qui lui réussissent moins.

2006 marque une progression pour lui, car en plus de déjà outrageusement dominer la saison sur terre battue, il atteint la finale de Wimbledon, en se heurtant au maitre des lieux, Roger Federer qui deviendra son grand rival.

Battu à l’US Open par une de ses bêtes noires, Mikhaïl Youzhny, Nadal a du mal à terminer la saison en raison de son épuisement et de blessures à répétition.

Si Nadal parait en effet invincible sur terre comme le montre son 3ieme succès à Roland-Garros en 2007 contre Federer, il est plus vulnérable sur les autres surfaces, perdant à l’Open d’Australie contre le Chilien Gonzales ou contre Djokovic à Miami.

Obsédé par Wimbledon Nadal est proche de la victoire contre Federer qu’il pousse aux 5 sets.

Mais la seconde moitié de saison confirme sa moindre efficacité sur dur, avec une surprenante défaite à l’US Open face à David Ferrer et des contre-performances indoor, battus à Paris par Nalbandian puis par Federer au Masters.

2008 sera la meilleure année de Rafael Nadal. Après avoir été brutalement mis par KO par un Tsonga en état de grace à l’Open d’Australie en demi-finale, Nadal rafle tout, écrasant Féderer à Roland-Garros mais surtout le battant à Wimbledon dans une finale haletante au bout des 5 sets.

Sur sa lancé, Nadal remporte les Jeux Olympiques de Pékin, l’un de ses autres grand reves et meme si il perd en demi-finale de l’US Open contre le tenace Andy Murray, il remporte néanmoins la Coupe Davis encore face aux Etats-Unis.

Epuisé en fin de saison, Nadal confirme son incroyable série en 2009 en remportant l’Open d’Australie en livrant deux matchs épiques contre Verdasco et Federer.

Mais son physique finit par le lacher et perclus de douleur au genoux, Nadal n’est plus que l’ombre de lui-meme, battu par Soderling à Roland Garros en 1/8ieme de finale, forfait à Wimbledon puis séchement dominé par la révélation De Potro à l’US Open.

Les blessures continuent de le tourmenter en 2010 et c’est à Roland-Garros que le phénix renait de ses cendres, avec une nouvelle victoire face à son ex bourreau de 2009 Soderling.

Dans la foulée, Nadal remporte son second Wimbledon en surclassant le fragile Berdych en finale et réussit l’exploit de gagner son premier US Open face à Djokovic en finale.

Le récit s’arrete au printemps 2011 alors que Nadal diminué par une blessure à l’Open d’Australie s’apprête à défendre ses points sur la saison de terre battue.

En conclusion, « Rafael Nadal, la biographie » est un ouvrage bien pauvre et bien superficiel surtout lorsque l’on compare aux biographies d’André Agassi et Boris Becker.

Oldfield fait le strict minimum syndical ne révèle rien ou presque sur la vie privée du champion : son fonctionnement en clan familial, sa relation exclusive avec son oncle-entraineur et c’est à peine si le divorce de ses parents ou sa petite amie aussi discrète que lui sont évoqués.

On a du mal à croire à un personnage aussi lisse, aimant la pêche, le golfe et voir ses amis en dehors du tennis en plus de quelques Dvd.

Difficile de se contenter d’aussi peu sur un des sportifs classé dans les 30 hommes les plus influents du monde, un véritable tyran face aux arbitres et surtout un surhomme aux performances exceptionnelles malgré des blessures à répétition.

Même les raisons de la supériorité de Nadal sur ses adversaires ne sont pas analysées : outre son physique inépuisable cependant aujourd’hui surclassé par celui de Djokovic, cet invraisemblable coup droit lasso injouable par la surdose de lift qu’il impose, cette vitesse de déplacement, ce coup d’œil ainsi que ce service souvent sous-estimé préférant jouer sur le placement et les effets que sur la puissance brute.

Nadal ne serait-il donc qu’un personnage sans aspérité, très fair play et sans animosité face à ses rivaux Federer, Djokovic et Murray ?

On en saura rien dans le livre de Oldfied qui égrène quasiment balle après balle chacun des matchs à enjeux du champion.

Difficile donc de sauter plafond face à cette biographie paresseuse et un brin complaisante.

En un mot comme en cent, rendez-nous les bad boys du tennis des années 80 !

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