Accept (Accept)
Moment historique avec la chronique de « Accept » le premier album éponyme de la future légende du heavy metal allemand.
En 1979 cinq solides gaillards de la ville de Solingen sortent leur premier disque à la pochette déjà provocatrice : belle gonzesse et tronçonneuse sont de sortie !
Deux guitaristes Wolf Hoffman et Jorg Fischer composent l’ossature du groupe sur laquelle vient se greffer Udo Dirkschneider au timbre similaire aux chanteurs d’Ac/Dc et la section rythmique Peter Baltes (basse)-Stefan Kaufmann (batterie).
On entre dans le vif du sujet avec « Lady you » mid tempo aux riffs et refrains pêchus soutenus par des chœurs mélodiques particulièrement efficaces.
Le principe est répété sur « Tired of me » avec un résultat plaisant bien qu’un tantinet plus répétitif mais Accept brise assez rapidement la linéarité qui aurait pu s’installer en proposant dès le troisième titre une magnifique ballade mélancolique « Seawinds » dévoilant toute sa finesse et sa sensibilité.
Y aurait-il un petit cœur qui battrait derrière le cuir et les muscles gonflés ?
En tout cas « Take him in my heart » repart de plus belle dans un registre épique-mélodique encore plus prononcé avant de laisser la place à un « Sounds of war » beaucoup plus violent dont l’impact est malheureusement amoindri par quelques bruitages/grognements ratés sur les refrains.
Accept appuie ensuite sur le champignon avec « Free me now » véritable tornade de speed montrant toute sa virtuosité avant de basculer ensuite dans une approche plus calme et émotionnelle sur le très réussi « Glad to be alone ».
On terminer en force par « That’s rock ‘n’ roll » sur lequel Dirkschneider s’arrache les cordes vocales de rage, « Helldriver » crachant et fumant puis « Street fighter » un peu moins fringuant, comme si les Allemands n’avaient plus rien dans les gants après avoir tout donné pendant dix rounds échevelés.
En conclusion, sans crier au génie, « Accept » est excellent album de démarrage dont l’unique défaut est une production faiblarde qui ne fait pas honneur à la qualité des compositions.
Lorsqu’on parvient à dépasser cet écueil et tendre l’oreille, on comprend que « Accept » marque déjà la naissance d’un grand groupe : morceaux accrocheurs, musique riche variée très puissante mais sachant aussi émouvoir lorsqu‘il le faut avec au sommet un chanteur au registre certes étroit mais immédiatement identifiable.
On pourra donc toujours faire la fine bouche ou mégoter en comparant ce premier opus aux classiques des années 80 du groupe, cet « Accept » se montre selon moi au dessus de la quasi-totalité de la concurrence de l’époque !
A découvrir ou redécouvrir donc.
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