Le manager efficace (Peter Ferdinand Drucker)

 



Paru en 1966 puis en 2006 dans une version revisitée peu après la mort de son auteur, « Le manager efficace » de Peter Ferdinand Drucker constitue un ouvrage de référence tout comme les travaux de ce grand spécialiste américain du management à la longue carrière (près de 90 ans) avec des références après des plus représentants de l'Etat américain (Eisenhower) comme de l'industrie (Alfred P Sloan PDG de General motors, Théodore Vail de Bell industries).

Ouvrage compact forcément doté de référence forcément quelques peu datées concernant la Seconde guerre mondiale, la Guerre du Vietnam ou des patrons de l'industrie comme General Motors ou Bell, « Le manager efficace » propose des principes simples pour que n'importe quel travailleur intellectuel gagne efficacité.

Comme le précise Drucker en effet, l'efficacité est n'a rien à voir avec l'intelligence et est étrangement assez peu répandue dans le monde du travail.

Les axes principaux développés ici sont la gestion du temps, avec la nécessité pour le cadre de réserver un quota d'heure suffisant pour les taches réellement importantes qu'il doit mener à bien.

Ce principe paraît essentiel car il est des « mangeurs de temps » auxquels un cadre ne peut pas se soustraire, même si en réalité mesurer le temps passé et s'interroger sur la pertinence du temps alloué à certaines taches permet souvent de remettre en question certaines d'entre elles absolument inutiles comme le devoir de représentation permanente qui peut rapidement absorber un haut dirigeant.

Déjà à son époque, Drucker critique le temps passé en réunion et ne l'estime pas nécessaire à plus de 25% du temps de travail. Trop de réunions étant pour lui synonyme de mauvaise organisation interne.

Définir des objectifs prioritaires, savoir ou portera sa contribution sont ainsi des éléments clés pour effectuer ce tri.

Drucker insiste sur le fait de ne pas « découper le temps » et de consacrer des blocs de temps suffisamment longs pour des taches importantes/complexes. Autre information clé, ne faire qu'une chose importante à la fois permet un gain d'efficacité certain, quel que soit l'urgence des autres taches.

Pour l'aspect ressources humaines, Drucker estime plus important de se focaliser sur les forces des cadres plutot que leurs faiblesses toujours existantes même chez les plus brillants individus. Ne pas rechercher des profils confinant à la géniale exception pour des postes en réalité humainement irréalisables paraît essentiel.

L'aspect décisionnel est également clé pour un cadre, mais les décisions importantes ne doivent ni être trop fréquentes, ni trop rapides, la contradiction devant être recherché, comme le montrent les exemples des hauts dirigeants que l'auteur a pu côtoyer.

En conclusion, « Le manager efficace » est un court guide condensant toutes les bonnes pratiques recueillies par une des figures les plus importantes du management contemporain.

Ouvrage clair, didactique, « Le manager efficace » édicte des principes simples pour gagner en efficacité, une valeur qui bizarrement est loin d’être la plus répandue chez les travailleurs intellectuels, tout particulièrement en France ou on préfère parler de « génie » ou de « créativité  » .

S'appuyant sur les grands décideurs politiques, militaires et capitaines d'industrie américains, Drucker donne des méthodes pour maitriser son temps, définir ses priorités (quitte à les réviser régulièrement comme leurs plans d'actions associés).

Nommer les bonnes personnes au bon poste, prendre des décisions importantes, réformer une entreprise ayant tendance à se figer sur les acquis du passé sont également des réflexions constructives.

Certes, les références de Drucker sont aujourd'hui datées et sont plus proches du milieu du Xxieme siècle que des GAFA, mais certains conseils demeurent encore aujourd'hui parfaitement applicables.

A lire donc pour toute personne désireuse de progresser reprendre le contrôle sur son agenda professionnel/personnel.

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