Dada (Alice Cooper)

 



Retour à la musique avec « Dada » nouvel album d’Alice Cooper sorti en pleine tourmente artistico-commerciale en 1983.
Après les échecs (bien mérités !) des albums précédents, Alice tente de revenir à ses fondamentaux et fait appel à ses fidèles : Bob Ezrin (batterie, claviers, production) et Dick Wagner (guitare), Graham Shaw (claviers) le reste des musiciens étant une variable ajustable comme le batteur de Téléphone Richard Kolinka crédité sur trois titres.
Inspiré comme le montre sa superbe pochette cubiste par le mouvement artistique du même nom, « Dada » s’ouvre par un morceau atmosphérique éponyme particulièrement réussi par son ambiance étrange rappelant la bande son des films d’horreur de l’époque.
Malheureusement la suite composée de « Enough’s enough » mid tempo pop paresseux truffé de claviers vient immédiatement enrayer cette entame prometteuse.
Et même si Alice s’y connait pour créer des ambiances uniques, « Former Lee Warmer » ne décolle pas vraiment malgré sa grande originalité.
Un peu plus d’allant et de rock ‘n’ roll sur « No man’s land » même si tout ceci reste bien timide avant une nouvelle plongée à pic dans la pop new wave atroce de « Dyslexia ».
Alice prend plus d’ampleur avec « Scarlet and Sheba » sur lesquelles les refrains, les touches pseudo orientales et les parties de guitares font plutôt bon ménage mais rien n’a faire, « I love america » pourtant sorti en single est un véritable naufrage dans lequel le chanteur débite un flot ininterrompu de paroles sur une musique de bande originale de film.
Dans pareilles conditions, l’auditeur ne peut que se jeter sur la ligne d’arrivée, encaissant un « Fresh blood » aussi vide que boursouflé et un « Pass the gun around » surtout remarquable par ses solides refrains et par le magnifique solo aérien de Wagner
En conclusion, malgré ses hautes ambitions artistiques, « Dada » n’est rien d’autre qu’une bouse de plus dans la carrière d’Alice Cooper.
Enregistré ivre, jamais promu ou joué en concert, « Dada » ne remet pas en cause la qualité de chanteur ou de créateur d’Alice Cooper mais délivre un résultat en forme de musique d’ambiance sans personnalité, réellement rédhibitoire pour tout fan de rock, la guitare n’étant ici qu’un instrument secondaire par rapport à l’omniprésence des affreux claviers.
Concluant une série impressionnante de ratés, « Dada » marque pour moi le fond du fond de la carrière d’Alice, véritablement à la dérive en ce début d’années 80.

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